Réclamant une dissolution de l'Assemblée nationale, le Rassemblement national affirme se préparer à d'éventuelles élections législatives anticipées, ont fait savoir lundi des responsables du parti.
La présidente du RN Marine Le Pen a "clairement demandé", lors d'un bureau national qui s'est réuni lundi, "à la commission d'investiture du parti de se préparer et aux délégués départementaux de faire remonter les propositions de candidatures dans les 577 circonscriptions", a indiqué le délégué national du RN aux Ressources, Jean-Lin Lacapelle, confirmant une information des Échos.
"Plus personne ne croit à la légitimité de ce gouvernement". "La dissolution devient incontournable. Plus personne ne croit à la légitimité de ce gouvernement, à l'autorité du chef de l'État. Il y a une rupture totale de confiance", a fait valoir le responsable du RN.
"On commence à y réfléchir", a renchéri le député et compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, après que le bureau national a proposé à nouveau de dissoudre l'Assemblée dans le cadre d'un "plan de sortie de crise" du mouvement des "gilets jaunes", émaillé encore samedi de violences.
Le RN veut la proportionnelle intégrale. "Nous devons être prêts à appuyer sur le bouton", explique Jean-Lin Lacapelle. Louis Aliot rappelle lui que "les délais sont courts" étant donné que, selon l'article 12 de la Constitution, les élections législatives "ont lieu 20 jours au moins et 40 jours au plus après la dissolution".
Constatant dans un communiqué "une installation des tensions et des violences" et "l'incapacité flagrante du pouvoir à apporter les réponses", le bureau national a proposé de dissoudre l'Assemblée nationale, d'instaurer la proportionnelle intégrale aux élections législatives, un référendum d'initiative populaire, et de réduire le nombre de parlementaires.
Hervé Morin "craint" une dissolution. Le président des Centristes Hervé Morin craint que le mouvement des "gilets jaunes" n'aboutisse à une dissolution de l'Assemblée nationale, a-t-il indiqué lundi. "Face à la continuation de mouvements qui sont de plus en plus quasi insurrectionnels (...), si les choses durent encore comme ça pendant des semaines, il n'y aura d'autres solutions que de dissoudre", a déclaré le président de la Normandie lors d'un déjeuner de presse à Caen.
Et "je dis 'inquiétude', parce que, pour prendre ma famille politique, il n'y a pas au niveau national une personne capable d'incarner rapidement une alternative qui nous évite le schéma cauchemardesque que représenterait une espèce de majorité constituée du Rassemblement national et d'un mouvement 'gilets jaunes'", a précisé celui qui est aussi président de l'association des régions de France (ARF).