Le livre intitulé Le Sénat, un paradis fiscal pour des parlementaires fantômes fait déjà grand bruit quelques jours à peine après sa sortie aux éditions du Rocher. Il faut dire qu'on y découvre une liste de 14 sénateurs sanctionnés pour absentéisme... une liste jusque-là tenue secrète. Et l’auteur, Yvan Stefanovitch y dénonce également les petits arrangements du Sénat. "Aussi étonnant que cela puisse paraître le Sénat a un site internet assez bien fait. J'ai donc fouillé et mis six mois à mettre bout à bout toutes les informations car il y a en a tellement et elles sont tellement noyées qu’on n'y comprend rien", a expliqué l’auteur sur Europe 1 jeudi matin.
"Ils ont des choses à cacher, c’est évident". Pour l'auteur du livre, il n'y pas l'ombre d'un doute : "les sénateurs ont des choses à cacher". Pour autant, même après plusieurs mois d'enquête, Yvan Stefanovitch n'est pas du tout hostile à cette institution. "Je suis pour un Sénat plus efficace et plus puissant et pas du tout pour sa fusion avec le Conseil Economique et Social. Je pense que nous devrions avoir un Sénat comme aux Etats-Unis avec une centaine de sénateurs et une cinquantaine de collaborateurs, tous respectés", a-t-il en effet affirmé.
11.350 euros par mois. Dans un premier temps, c'est le manque de transparence de la rémunération des sénateurs qui est mise en cause. Yvan Stefanovitch explique en effet qu'"un sénateur touche 11.350 euros par mois, une somme qui n’est pas forcément scandaleuse par rapport aux parlementaires étrangers. Mais la différence c’est qu’ils ne paient des impôts que sur 4.000 euros, tout simplement parce que notre Sénat français fait comme ça historiquement".
Trois jours travaillés par semaine. En plus de cette niche fiscale, l'auteur du livre pointe également du doigt l’absentéisme de certains sénateurs. "Au Sénat, on travaille trois jours par semaine, le mardi, le mercredi et le jeudi. Sauf que pour être payé, un sénateur se doit d’être présent uniquement quatre ou cinq jours par mois. Un strict minimum qui laisse la possibilité aux sénateurs de faire ce qu’ils veulent le reste du temps. Et peu importe le nombre de jours travaillés, le sénateur touche la même somme. C’est un monde à part, une sorte de réserve d’indiens en plein cœur du 6ème arrondissement de Paris", s'est amusé Yvan Stefanovitch avant de donner l'exemple de Paul Verges, un sénateur malade depuis 19 mois qui continue à toucher ses 11.350 euros par mois.