Le Sénat vote "l'urgence écologique et climatique"

L'article phare du projet de loi énergie et climat qui définit les objectifs de la politique énergétique du pays a été adopté au Sénat. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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avec AFP

Mercredi en première lecture, le Sénat à majorité de droite a adopté l'article phare du projet de loi énergie et climat qui définit les objectifs de la politique énergétique du pays.

Le Sénat à majorité de droite a adopté mercredi en première lecture l'article phare du projet de loi énergie et climat qui définit les objectifs de la politique énergétique du pays, en décrétant "l'urgence écologique et climatique". Cet article 1er, dont l'examen avait démarré mardi soir, a été adopté à main levée.

La "neutralité carbone" d'ici à 2050

Parmi les objectifs fixés, il prévoit d'atteindre "la neutralité carbone" à l'horizon 2050. Ce principe suppose de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre que le pays ne peut en absorber via notamment les forêts ou les sols. Pour ce faire, la France devra diviser ses émissions de gaz à effet de serre par un facteur supérieur à six par rapport à 1990. Le texte prévoit une baisse de 40% de la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2030, contre 30% précédemment.

Des sénateurs PS et communistes ont tenté en vain d'obtenir des objectifs plus ambitieux, préconisant que la France divise par 8 ses émissions de gaz à effet de serre. Malgré l'opposition du gouvernement, les sénateurs ont validé des objectifs supplémentaires introduits en commission : au moins 27,5 GW d'hydroélectricité en 2028, notamment issue de la "petite hydroélectricité", développement d'au moins 1 GW par an d'éolien en mer, posé et flottant, jusqu'en 2024 et 8% de biogaz en 2028 pour s'assurer que l'objectif des 10% en 2030 sera bien tenu.

Le report de 2025 à 2035 de l'objectif de réduction de la part du nucléaire entériné

Le gouvernement est favorable au développement de l'éolien en mer, mais l'objectif visé par le Sénat n'est pas "accessible à court terme", selon la secrétaire d'Etat Emmanuelle Wargon. En réponse à une interrogation du sénateur PS de l'Aude Roland Courteau, elle a indiqué qu'un parc était prévu en Bretagne du sud et "deux nouveaux parcs" en région Sud et en région Occitanie. Concernant la petite hydroélectricité, Emmanuelle Wargon a indiqué que le gouvernement avait lancé un appel d'offres pour débloquer 350 MW et promis un "travail" avec le Parlement sur le dossier. 

Le projet de loi entérine également le report de 2025 à 2035 de l'objectif de ramener à 50%, contre plus de 70% aujourd'hui, la part du nucléaire dans la production d'électricité française. Contre l'avis du gouvernement comme de la commission, le Sénat a adopté une série d'amendements identiques, portés par des sénateurs des groupes RDSE à majorité radicale, PS, centriste, CRCE à majorité communiste et Indépendants, prévoyant de fixer les budgets carbone par la loi cadre de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et non par décret, tel que prévu aujourd'hui.