Flash-back en 1998. Jacques Chirac en maillot bleu, Jacques Chirac scandant le nom des joueurs, Jacques Chirac dans les vestiaires... Après la victoire de l'équipe de France au mondial 98, sa côte de popularité avait grimpé de 11 points dans le baromètre Ifop. Oui, le président avait bel et bien surfé sur la vague bleue.
Un contexte très différent. Mais ce n'est pas le cas pour François Hollande. Même en cas de victoire, il n’a pas grand-chose à espérer pour lui-même... Pourquoi ? D’abord, parce que le contexte est très différent. En 1998, Jacques Chirac est en cohabitation et n’est pas en première ligne sur la politique intérieure. L'ancien chef de l'Etat navigue entre 40 et 50% de popularité et à l’époque la croissance économique est là.
France 98, un trompe-l’œil. 1998 est une exception. Les Français ne sont pas aussi naïfs et enivrés par la victoire qu’ils récompenseraient le président pour la victoire des Bleus. D'ailleurs, quand la France remporte l'Euro en 1984, la côte de popularité de François Mitterrand ne bouge pas d’un iota : 33% contre 50% d’insatisfaits. En 2006, quand la France se retrouve en finale de la Coupe du monde, Jacques Chirac n’en tire cette fois aucun bénéfice.
Le "bénéfice" du Brexit. Pourtant, il y a bien un frémissement dans les sondages. Cette semaine et pour la première fois depuis janvier, François Hollande enraye sa chute dans le baromètre Ifop et gagne deux points. Mais c’est "l’effet Europe" et non "l’effet Euro". Le sujet qui préoccupe les Français depuis dix jours, c’est le Brexit et ses conséquences éventuelles sur notre économie. A l’inverse des Britanniques, les Français pensent que l’Europe les protège, les rend plus forts dans la mondialisation. Or, le seul domaine dans lequel une majorité de Français juge positivement l’action de François Hollande, c’est la défense des intérêts du pays à l’étranger et en Europe en particulier.
Une bouffée d'air. L’exigence d'une sortie rapide du Royaume-Uni, la volonté de couper la branche malade avant que le mal ne se propage dans l’Union, l'ambition d’un sursaut européen quitte à secouer le partenaire allemand... Tout cela est mis au crédit du président de la République. Le Brexit permet à François Hollande de se "désenkyster" de la politique intérieure et du poison de la loi Travail. Manuel Valls, qui lui y est englué, continue de dévisser dans les sondages. Le foot n’a rien à voir la dedans.