Bourses accordées aux étudiants : "Tout sera remis à plat début 2020", assure Frédérique Vidal

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Ugo Pascolo , modifié à
Invitée du "Grand journal du soir", Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, souhaite une réforme du système des bourses étudiantes pour que les 5,7 milliards d'aides annuelles soient "mieux distribuées", et "à plus d'étudiants". 
INTERVIEW

Elle était jeudi soir à Amiens avec Emmanuel Macron lorsqu'il a défendu son bilan devant des étudiants, une dizaine de jours après qu'un de leur pair s'est immolé par le feu à Lyon. Invitée du Grand journal du soir, la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation Frédérique Vidal semble avoir entendu le message des étudiants et assure que le système d'attribution des bourses, critiqué, "sera remis à plat au tout début 2020". 

Alors que 37,5% des étudiants français sont boursiers et que 20% vivent sous le seuil de pauvreté, leur ministre refuse de procéder à une nouvelle hausse des bourses. En revanche, ce sur quoi elle est d'accord avec les différentes associations étudiantes, c'est que la façon dont "ces bourses sont attribuées ne correspond plus à la réalité d'aujourd'hui". "Il y a par exemple une partie du barème qui est liée à la distance au domicile des parents, mais on peut vivre à 50 mètres de sa famille et être en rupture avec elle. C'est un premier sujet que l'on doit évoquer", explique la ministre au micro d'Europe 1.

Des bourses "mieux distribuées" et "à plus d'étudiants"

Autre point dans le viseur de la ministre, le fonctionnement par palier des bourses. "On peut avoir une famille qui voit son revenu augmenter de 50 euros, et faire tomber la bourse de leur enfant étudiant", détaille-t-elle. "C'est donc vraiment structurellement qu'il faut revenir sur le barème des bourses".

La ministre espère que ces bourses "nouvelle formule" seront prêtes "au tout début de l'année 2020", et insiste sur l'importance de ce travail de refonte alors que plusieurs syndicats étudiants ont appelé à rejoindre le mouvement de grève nationale du 5 décembre. "Les aides aux étudiants, c'est 5,7 milliards d'euros. On doit pouvoir faire beaucoup mieux : il est important que cet argent soit mieux distribué, et à plus d'étudiants."