Le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, a assuré vendredi à Pékin que la finance n'était plus "l'ennemie" de son pays et affiché l'objectif de faire de la place de Paris le leader de la finance verte.
La finance n'est plus une ennemie. "La France veut redevenir une grande place financière mondiale", a affirmé le ministre à l'ouverture du 5ème dialogue économique et financier de haut niveau entre la France et la Chine à Pékin, où il s'est rendu pour préparer la visite d'État du président Emmanuel Macron en début d'année prochaine.
Un élément de puissance. "Le temps où la France déclarait que la finance était notre ennemie est révolu", a assuré Bruno Le Maire, en présence du vice-premier ministre chinois Ma Kai, dans une évidente allusion aux propos de l'ex-président François Hollande qui avait qualifié la finance "d'ennemie" lors de son discours du Bourget pendant la campagne présidentielle de 2012.
"La France veut faire de la finance un élément de puissance économique et de coopération avec ses grands partenaires, au premier rang desquels la Chine", a insisté le ministre. Celui-ci a toutefois précisé que son pays ne cherchait pas à attirer "la finance prédatrice et vorace", mais celle "au service de véritables projets économiques, du développement des entreprises et du développement durable".
"Leader en matière de finance verte". Bruno Le Maire a d'ailleurs rappelé le prochain sommet du 12 décembre à Paris sur les financements climatiques lancé par Emmanuel Macron. "Paris veut être leader en matière de finance verte", a-t-il déclaré. "Une finance au service des projets environnementaux, de la transition écologique du financement des projets éoliens, de la recherche en matière de stockage des énergies renouvelables", a-t-il ajouté.
Une exigence de "réciprocité". Bruno Le Maire a saisi l'occasion pour répéter le message qu'il est venu porter aux autorités chinoises, exigeant de la "réciprocité" dans les relations commerciales et économiques avec la Chine. "Il faut de la réciprocité, des avantages mutuels pour que le commerce puisse être un facteur de paix et de développement dans le monde", a-t-il expliqué. "C'est la meilleure réponse à un protectionnisme brutal qui n'apportera rien de bon ni à nos peuples ni à la croissance mondiale", a-t-il insisté.
Des pays complémentaires. Pour sa part, le vice-premier ministre chinois a insisté sur la "complémentarité" entre la France et la Chine et a plaidé pour que les deux pays "créent de nouveaux moteurs de croissance dans le monde", notamment à partir de l'innovation et des nouvelles technologies. "Nous travaillons déjà dans le secteur nucléaire, l'aéronautique et dans les secteurs de l'économie verte. Nous voulons étendre cette coopération à la finance", a-t-il affirmé.