Nouveau rebondissement dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs des assistants parlementaires européens de Marine Le Pen. Le trésorier du Front national Wallerand de Saint Just a annoncé samedi qu'il portait plainte après la publication d'un article du Monde évoquant un document "très compromettant" saisi selon le quotidien dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs visant le parti d'extrême droite.
Un système de financement du parti via le Parlement européen ? D'après le journal, la police, qui a mené lundi des perquisitions au siège du FN, "a saisi un document qui pourrait se révéler très compromettant", à savoir "une note retrouvée dans l'ordinateur du trésorier", "qui laisse penser qu'un véritable système de financement du parti via le Parlement européen et les assistants parlementaires a été pensé en amont, et en haut lieu, pour faire supporter intentionnellement à l'Union européenne ses dépenses".
Plainte en diffamation et pour violation du secret de l'enquête. "Une telle note pouvant faire penser à un système organisé n'existe pas", assure dans un communiqué Wallerand de Saint Just, qui dit déposer "plainte en diffamation contre le journal". "Il n'est pas admissible que ce journal m'impute, au moyen d'un document malhonnêtement obtenu mais non publié, le fait d'avoir voulu organiser un système frauduleux du financement du Front national", affirme-t-il. Par ailleurs, le trésorier annonce une plainte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction".
L'enquête s'est accélérée cette semaine : Marine Le Pen, candidate à la présidentielle, a refusé de répondre à une convocation de la police et sa cheffe de cabinet, Catherine Griset, a été mise en examen pour recel d'abus de confiance pour avoir justement été l'assistante de la présidente du FN au Parlement de Strasbourg. La justice tente de savoir si le FN a organisé un système pour rémunérer des cadres ou employés du parti en France avec des fonds publics européens, via des contrats d'assistants au Parlement européen.