Législatives 2024 : à Toulouse, des électeurs PS pointent du doigt l'alliance des gauches

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Charles Luylier (correspondant à Toulouse)/Crédits photo : ANTOINE BERLIOZ / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Alors que la nouvelle alliance de gauche se renforce pour les élections législatives, certains électeurs du Parti socialiste ne la reçoivent pas de la meilleure des manières. Ils remettent en cause les positions parfois clivantes de la France insoumise et hésitent à glisser un bulletin Front populaire le 30 juin prochain.

Un ouf de soulagement à gauche : après quatre jours d'intenses négociations entre ses principaux partis, le "Nouveau Front populaire" a annoncé avoir scellé un "programme de gouvernement" pour accompagner des "candidatures uniques" aux législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Plusieurs compromis de taille ont été trouvés, notamment sur le Hamas qui est qualifié par le Front Populaire de "mouvement qui commet des actes terroristes" et non pas de groupe terroriste. L'insoumis Adrien Quatennens est réinvesti dans sa circonscription malgré sa condamnation pour violences conjugales. 

Quant à l'élection du Premier ministre, plusieurs noms circulent dont celui de l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon . Le leader de la France insoumise est loin de faire l'unanimité chez les électeurs du parti socialiste. Europe 1 est allée à leur rencontre à Toulouse.

"Si je dois le faire, ça me coûtera"

La ville rose a plébiscité Raphaël Glucksmann aux européennes. L'alliance du PS est compliquée à avaler pour Jean-Marc, socialiste de la première heure, il attend du leader insoumis qu'il fasse repentance : "Je le trouve de plus en plus extrémiste. Il y a ambiguïté avec le Hamas. Le Hamas, c'est une organisation terroriste. On verra comment il va se positionner. La façon dont il va le dire, a priori, je ne suis pas trop d'accord. Des couleuvres, on en avale tout le temps. J'ai bien voté tellement longtemps. Pas pour mais toujours contre. Si je dois le faire, ça me coûtera".

Même indécision pour Marie-Dominique. Elle a pourtant voté Glucksmann dimanche. Mais la perspective de voir Jean-Luc Mélenchon à Matignon lui est insupportable : "Pour être Premier ministre, il faut être rassembleur. Ce n'est pas lui l'union des gauches. Il se prend pour le chef de tout le monde à gauche. Et si on ne s'unit pas pour contrer la droite, c'est emmerdant. Je suis dans l'expectative".

Face à cette frilosité générale, Carole Delga, la présidente de région socialiste en Occitanie a demandé à ce que Jean-Luc Mélenchon ne devienne pas Premier ministre en cas de victoire de ce nouveau Front populaire.