La campagne des législatives est lancée mais les jeux d’alliances sont peut-être loin d’être terminés. Emmanuel Macron ne compte pas laisser si facilement les clés de Matignon à Jordan Bardella, dans le cas où le RN n’obtiendrait qu’une majorité relative et non absolue. Pour cela, la piste d’un gouvernement d’union nationale avec la gauche est évoquée par l’entourage du président.
Si la majorité présidentielle est très critique contre le Nouveau Front Populaire, elle pourrait en faire après le 7 juillet son principal allié. C’est le pari de certains proches du chef de l’État, dans le cas où le Rassemblement national n’obtiendrait pas la majorité absolue. Car une majorité relative du RN rebattrait complètement les cartes.
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Victoire du RN mais Premier ministre de gauche ?
La gauche étant prête à tout pour éviter l’arrivée de Jordan Bardella à Matignon… Cette corde sensible offre à Emmanuel Macron une possibilité. Le chef de l’État n’hésiterait pas à mettre les socialistes, les communistes, les écologistes et les LR anti-Ciotti devant leurs responsabilités afin qu’ils acceptent de constituer une nouvelle majorité à l’Assemblée et de former un gouvernement d’union nationale.
Emmanuel Macron l’a d’ailleurs signifié lors de sa conférence de presse la semaine dernière, insistant sur sa "logique d’ouverture et de construction avant et après l’élection". Ou comment une majorité relative du RN pourrait avoir comme conséquence la nomination d’un Premier ministre de gauche.
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Pas de candidat du camp présidentiel face à François Hollande
Dans cette logique, la majorité présidentielle a d’ailleurs décidé de ne pas investir de candidat face à François Hollande (Nouveau Front Populaire) en Corrèze, ni face à Jérôme Guedj (Parti socialiste) dans l’Essonne.
En Eure-et-Loir, dans la 3e circonscription, les candidats de la majorité présidentielle et du Nouveau Front Populaire se sont retirés au profit d’une candidature unique, celle du radical Harold Huwart, maire de Nogent-le-Rotrou, pour tenter de faire battre le candidat du RN Christophe Bay, ex-directeur de cabinet de Marine Le Pen.