Pour désigner le futur Premier ministre du Nouveau Front populaire, en cas de victoire le 7 juillet prochain, Olivier Faure avait déjà demandé un vote, mais uniquement des députés. Cette fois-ci, Patrick Kanner en rajoute une couche, au micro d’Europe 1 : "Je vais encore plus loin que le Premier secrétaire du Parti socialiste, je souhaite que les sénateurs soient intégrés à ce vote. Les députés et les sénateurs ont la même valeur dans la constitution française, il faut le dire."
"Il n’y a aucune raison qu’une chambre désigne l’autre comme un simple supplétif" ajoute le chef des sénateurs socialistes, qui estiment que cette décision "permettrait une meilleure représentation et davantage de clarté dans le choix du Premier ministre".
Une modification qui pèserait lourd dans le choix du Premier ministre, car 64 sénateurs socialistes, 18 communistes, 16 écologistes et 16 sociaux-démocrates s’ajouteront au vote. Et ils inverseraient, donc, le rapport de forces entre socialistes et insoumis, le parti de Jean-Luc Mélenchon n’ayant aucun représentant au Sénat perdrait sa majorité.
La méthode de Jean-Luc Mélenchon est faussée
Depuis le début de cet accord électoral, Jean-Luc Mélenchon plaide pour "que le groupe parlementaire avec le plus grand nombre d’élus propose son candidat à Matignon".
Une solution biaisée, selon Patrick Kanner, car "la formation politique avec le plus grand nombre de parlementaires, c’est le Parti socialiste et non la France insoumise". Le patron des sénateurs socialiste ajoute, en réalité, ses 63 camarades aux 31 députés, ce qui constitue un groupe de 95 parlementaires. Un chiffre supérieur aux 75 députés insoumis. Reste à savoir si Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens accepteront une telle proposition.