Législatives 2024 : que proposent les programmes des trois principaux blocs politiques sur l'éducation ?

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avec AFP
Après la fin du feuilleton des désistements, le Nouveau Front populaire et la majorité sortante s'efforcent désormais de convaincre leurs électeurs d'appliquer ce "front républicain" dans les urnes dimanche pour empêcher une majorité absolue RN. Découvrez les propositions des trois blocs en lice pour le second tour des législatives sur l'éducation.

Centres spécialisés pour élèves perturbateurs, "gratuité intégrale" à l'école ou achats groupés de fournitures : voici les principales propositions pour l'éducation du Rassemblement national, du Nouveau Front populaire et du camp présidentiel dans leurs programmes pour les législatives.

 

Autorité et centres spécialisés

Le camp présidentiel a promis un "sursaut d'autorité". Le RN, qui a proposé "un big bang de l'autorité", va plus loin. Il préconise d'envoyer les élèves perturbateurs, après deux exclusions de leur établissement, dans des centres spécialisés jusqu'à leurs 16 ans.

Le RN veut aussi la poursuite des "expérimentations du port de l'uniforme", lancées par le camp présidentiel. Il demande l'interdiction des téléphones portables dans tous les établissements, en l'élargissant aux lycées.

Sur la laïcité, le Premier ministre Gabriel Attal a promis de continuer à faire preuve d'"intransigeance". Le Rassemblement national souhaite "insister sur la laïcité, notamment dans l'éducation prioritaire", a indiqué aux Echos Roger Chudeau, référent du RN pour l'éducation.

Fondamentaux et "choc des savoirs"

Le RN propose de "recentrer les enseignements sur les savoirs fondamentaux (sciences, français, histoire)". Selon Roger Chudeau, une carte de France et une frise chronologique retraçant "le récit national, de Clovis ou de Vercingétorix à nos jours" seraient obligatoires dans les classes.

Le camp présidentiel veut, lui, continuer à mettre l'accent sur les fondamentaux, qu'il a plutôt définis comme "lire, écrire, compter et respecter autrui".

Concernant le "choc des savoirs", ensemble de mesures du gouvernement, parmi lesquelles les groupes de niveau au collège, le RN veut "l'abolir en tant que politique publique et arrêter de caporaliser les enseignants", indique Roger Chudeau. Il veut laisser les établissements gérer les groupes de niveau.

Le Nouveau Front populaire veut de son côté "abroger" le "choc des savoirs" et supprimer les groupes de niveau, dans lesquels il voit du "tri social".

Collège modulaire et Parcoursup

Le chef de file du RN Jordan Bardella veut remplacer le collège unique "par un collège modulaire" et a affiché sa volonté d'orienter "plus tôt, plus vite les élèves vers des filières professionnelles". Il défend aussi un examen d'entrée en 6e dès le CM2. Au lycée, le RN veut "la fin du bac Blanquer", "le rétablissement des séries" et le retour à "une vraie classe" en 2025, à la place des groupes de spécialités, selon Roger Chudeau.

La gauche, elle, veut "abolir Parcoursup" pour "démocratiser l'université".

Gratuité et achats groupés

Parmi ses mesures phares, le Nouveau Front populaire veut "faire les premiers pas pour la gratuité intégrale à l'école", de la cantine aux transports scolaires en passant par les fournitures et les activités périscolaires.

La coalition présidentielle propose de son côté des "achats groupés de fournitures scolaires" pour en baisser le prix jusqu'à 15%. Les supermarchés pourront ainsi proposer des "packs" de fournitures.

Moyens et mixité sociale

Le RN souhaite supprimer les réseaux REP pour garder le seul label REP+ (éducation prioritaire renforcée). Il veut "revaloriser le métier d'enseignant" pour les premières années de carrière.

La gauche propose, elle, de "réduire les effectifs par classe pour faire mieux que la moyenne européenne de 19 élèves". Elle met l'accent sur la mixité et veut "moduler les dotations des établissements scolaires - y compris privés - en fonction de leur respect d'objectifs de mixité sociale".

Elle préconise aussi d'"investir dans l'Éducation nationale à hauteur des besoins" à travers des revalorisations salariales, des moyens pour la médecine scolaire, la vie scolaire ou l'accompagnement des élèves en situation de handicap.