Législatives 2024 : que proposent les programmes des trois principaux blocs politiques sur les déserts médicaux ou les hôpitaux ?

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avec AFP
Emmanuel Macron se retrouve dos au mur, après la claque du premier tour des législatives qui a donné le Rassemblement national en première position. Découvrez les propositions des trois blocs en lice pour le second tour des législatives sur les déserts médicaux ou les hôpitaux.

Lutter contre la désertification médicale et les pénuries de médicaments ou renforcer l'hôpital : voici les principales propositions des trois principaux blocs en lice lors des législatives en matière de santé.

 

Contre les déserts médicaux

Le camp présidentiel veut faire passer à 16.000 le nombre d'étudiants en médecine (2e année) en 2027, contre presque 11.000 aujourd'hui. Les macronistes souhaitent poursuivre le mouvement de délégations d'actes médicaux à d'autres professions (vaccination par les pharmaciens, adaptation de la prescription de lunettes par des opticiens...) pour atteindre une vingtaine d'actes délégués.

Le Nouveau Front populaire défend pour sa part une volonté de "réguler l'installation dans les déserts médicaux et rétablir des permanences des soignants libéraux (NDLR gardes) dans les centres de santé". Il souhaite aussi "conditionner l'ouverture des cliniques privées à la participation à la permanence de soins et à la garantie d'un reste à charge zéro" pour le patient.

Le Rassemblement national, arrivé largement en tête du 1er tour et le mieux placé pour concrétiser ses projets, veut un "allègement des dispositifs de cumul emploi-retraite pour les médecins et les infirmiers", pour inciter ceux-ci à continuer à travailler. Il veut aussi supprimer l'impôt sur le revenu tiré de leurs activités. Le Rassemblement national prévoit aussi d'augmenter le nombre d'étudiants en médecine et "renforcer le soutien aux proches-aidants"

Hôpital

Le Nouveau Front populaire prévoit d'engager "un plan pluriannuel de recrutement des professionnels du soin et du médico-social", et de "lancer le rattrapage des postes manquants" à l'hôpital public.

Le RN veut réduire le poids des services administratifs dans les hôpitaux (à moins de 10% des effectifs) et supprimer les Agences régionales de Santé.

Le camp présidentiel, de son côté, a inclus dans son programme des cent premiers jours le "déploiement d'un service d'accès aux soins dans 100 % des départements".

Protection sociale

Le camp macroniste propose de créer une offre de mutuelle publique à 1 euro par jour, sous la forme d'un élargissement de la complémentaire santé solidaire assurée par l'Assurance maladie.

Il propose également le remboursement intégral des fauteuils roulants, électriques et manuels, pour les personnes en situation de handicap moteur - une mesure déjà annoncée par l'exécutif, et en cours de concrétisation.

Dans le cadre d'une "grande loi santé", le Front populaire a pour sa part inscrit dans ses engagements un "plan pluriannuel de recrutement des professionnels du soin et du médico-social (médecins, infirmiers, aides-soignants, personnels administratifs) et de revalorisation des métiers et des salaires".

Médicament

Le Nouveau Front Populaire demandera à la diplomatie française "défendre la levée des brevets sur les vaccins et les moyens médicaux de lutte contre les pandémies". Face aux pénuries de médicament, l'union de la gauche veut créer un "pôle public du médicament, avec un renforcement des obligations de stocks".

Le Rassemblement national veut un "plan d'autonomie stratégique" sur les médicaments et "mettre en place, à l'horizon 2026, la vente de médicaments à l'unité pour lutter contre les pénuries et le gaspillage".