Législatives : Mélenchon se sent «capable» de devenir Premier ministre mais dit qu'il faudra «attendre»

© Dimitar DILKOFF / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : SERGE TENANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à

Trois jours après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, la macronie peaufine sa stratégie. Le président Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse dans la matinée, tandis que le patron des LR, Éric Ciotti, a été exclu par son bureau politique. Suivez notre direct. 

Lors d'une conférence de presse mercredi matin, Emmanuel Macron a appelé à un large "rassemblement" autour de son camp pour défaire La France insoumise et le Rassemblement national aux élections législatives anticipées, sans faire de proposition forte pour la campagne éclair qui s'ouvre. Par ailleurs, le patron des Républicains Éric Ciotti, favorable à une alliance avec le RN, a été exclu par le bureau politique de LR "à l'unanimité" .

Les informations à retenir : 

  • Gabriel Attal ainsi que plusieurs de ses ministres seront candidats aux élections législatives anticipées
  • LFI annonce qu'un accord a été trouvé avec les autres partis de gauche concernant la répartition des circonscriptions pour les élections législatives anticipées
  • Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse ce mercredi
  • Exclu des Républicains par le bureau politique, Eric Ciotti conteste la validité de la décision
  • Marion Maréchal appelle à soutenir les candidats issus de l'alliance LR-RN

Mélenchon se sent "capable" de devenir Premier ministre mais dit qu'il faudra "attendre" 

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit mercredi soir se sentir "capable" d'être Premier ministre d'un gouvernement de gauche en cas de victoire du nouveau "Front populaire" aux élections législatives anticipées, mais a appelé à "attendre" le résultat des élections. "Je ne m'élimine pas mais je ne m'impose pas", a-t-il déclaré, disant soutenir la proposition faite par le socialiste Olivier Faure: "c'est le groupe parlementaire le plus important qui propose" son candidat, ce qui ne revient pas à "imposer", a-t-il précisé.

"J'ai voulu donner un coup de pied dans la fourmilière" 

"J’ai voulu donner un coup de pied dans la fourmilière. J’ai voulu dire aujourd’hui qu'il y a un danger immense, c’est ce qui m’a décidé à passer cet accord avec le RN pour porter enfin cette forme d’union des droites", a également déclaré Éric Ciotti sur le plateau de CNews. 

"Je suis président des Républicains et je le reste"

Invité sur CNews ce mercredi, Éric Ciotti a une nouvelle fois martelé qu'il restait "président des Républicains" malgré son exclusion du parti, prononcée plus tôt dans la journée par le bureau politique des LR. "Les militants m'ont élu et seuls les militants pourraient me refuser cette légitimité. Je sais que j'ai la confiance des militants", a-t-il ajouté. 

Marion Maréchal (Reconquête!) appelle à soutenir les candidats issus de l'alliance entre Ciotti et le RN

La candidate Reconquête aux élections européennes, Marion Maréchal, a appelé mercredi à voter pour les candidats de l'alliance entre le Rassemblement national et le patron exclu des Républicains Eric Ciotti aux législatives anticipées, dénonçant la "triple faute" d'Eric Zemmour qui souhaite, lui, présenter des candidats Reconquête contre le RN.

"Présenter des candidats de Reconquête dans les circonscriptions législatives, c'est prendre le risque infini de faire gagner des députés macronistes ou d'extrême gauche", a-t-elle affirmé, refusant de "participer à une énième division des droites" et actant une fracture avec le président de son parti, Eric Zemmour.

LR investit tous ses députés sortants, sauf Ciotti et une de ses proches

Les Républicains ont décidé mercredi de réinvestir tous leurs députés sortants aux législatives anticipées, à l'exception de leur président tout juste exclu, Éric Ciotti, et de Christelle D'Intorni, favorables à une alliance avec le Rassemblement national, a annoncé à l'AFP le chef des députés LR Olivier Marleix.

"Il y aura un candidat LR contre Eric Ciotti dans sa circonscription", a ajouté Olivier Marleix, qui s'exprimait à la sortie d'une commission nationale d'investiture des Républicains. Exclu mercredi par un bureau politique de LR qu'il juge "illégal", Éric Ciotti avait néanmoins déjà estimé que cette commission d'investiture n'avait selon lui "aucune existence juridique et légale", laissant entrevoir une bataille juridique au parti gaulliste.

Éric Ciotti exclu des Républicains

Le président de LR, Éric Ciotti, a été exclu des Républicains "à l'unanimité" par le bureau politique du parti après avoir souhaité une alliance avec le Rassemblement national pour les élections législatives anticipées. "Menant des négociations secrètes, sans concertation avec notre famille politique et ses militants, Éric Ciotti est en rupture totale avec les statuts et la ligne portée par Les Républicains", déclare Annie Genevard, la secrétaire générale du parti, au pied du siège de LR à Paris.

"Les Républicains présenteront des candidats aux Français dans la clarté et l'indépendance" pour les élections législatives, a assuré Annie Genevard à l'issue de la réunion, alors que la Commission nationale d'investiture a été "reconduite dans sa forme actuelle", a précisé le communiqué.

"Je suis et reste le président de notre formation politique, élu par les adhérents", a réagi mercredi Eric Ciotti après son exclusion des Républicains par un bureau politique de son parti, auquel il ne participait pas et dont il conteste la validité de sa tenue. "La réunion organisée cet après-midi a été mise en œuvre en violation flagrante de nos statuts. Aucune des décisions prises à cette réunion n'emporte de conséquence légale. Elle peut avoir des conséquences pénales", a écrit le député des Alpes-Maritimes sur le réseau social X, alors que les cadres de LR ont de leur côté confié la "gouvernance" de leur mouvement à Annie Genevard et François-Xavier Bellamy.

Des circonscriptions encore en discussion

Selon lui, la répartition, qui ne comprend pas les Outre-mer et la Corse, a été actée à l'issue d'une longue nuit de négociations, très tôt mercredi matin. "Ces chiffres ne sont pas stabilisés", a précisé une source socialiste, alors qu'un communiste précise qu'il y aura des "réajustements", selon quelle force est la plus à même de l'emporter dans chaque circonscription. "Il reste à discuter d'échanges de circonscriptions", reconnait Paul Vannier.  "Toutes les circonscriptions des députés sortants sont sanctuarisées", a-t-il également indiqué, alors que le cas du LFI Adrien Quatennens par exemple, condamné en décembre 2022 violences conjugales, fait débat chez les socialistes et les Ecologistes.

Au moment de l'alliance Nupes qui s'était constituée pour les législatives de 2022, les Insoumis, forts des 22% de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, LFI avait présenté 328 candidats, EELV 100, le PS 70 et le PCF 50. "On a fait des efforts conséquents", a estimé Paul Vannier. En parallèle des négociations sur les circonscriptions, des négociations programmatiques sont également en cours depuis mardi entre les différents partis de gauche. "Il y a des points monstrueux qui sont bloquants, sur la base de la base, les fondamentaux", s'alarme un proche de Raphaël Glucksmann, qui prévient: "ils peuvent faire tous les accords de circos, si on n'a pas d'accord sur le fond... il n'y aura pas d'accord". "Oui les discussions avancent mais on n'y est pas encore. Il reste des vrais points importants sur le fond", indique pour sa part la maire PS de Nantes, Johanna Rolland, à l'AFP.

Macron appelle au "rassemblement" pour vaincre les "deux extrêmes"

"Une bataille des valeurs" contre les "extrêmes" : Emmanuel Macron a appelé mercredi à un large "rassemblement" autour de son camp pour défaire La France insoumise et le Rassemblement national aux élections législatives anticipées, sans faire de proposition forte pour la campagne éclair qui s'ouvre.

Le président de la République a justifié avec "gravité" sa décision de dimanche, lorsqu'il a dissout l'Assemblée nationale en surprenant jusque dans son gouvernement. Elle est déjà en train de provoquer une "clarification", a-t-il plaidé, avec des "alliances contre nature" en gestation à droite comme à gauche.

Combatif au terme de plus d'une heure trente de conférence de presse, il s'est emporté contre "l'esprit de défaite", refusant de se placer dans l'hypothèse d'une victoire du RN aux législatives des 30 juin et 7 juillet. "Je ne veux pas donner les clés du pouvoir à l'extrême droite en 2027", a-t-il martelé. "Le sursaut, c'est pour maintenant", a-t-il insisté. >> Retrouvez dans notre article ici tout ce qu'il faut retenir de la prise de parole du président ce mercredi.

Gabriel Attal se présente aux élections législatives

Gabriel Attal et plusieurs de ses ministres vont se représenter aux élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, ont annoncé les intéressés sur les réseaux sociaux. Le Premier ministre va se représenter dans sa circonscription, la dixième des Hauts-de-Seine, à Vanves, où il avait été élu avec 59,85% des voix en 2022, contre la socialiste Cécile Soubelet (40,15%), selon son entourage.

Il a fait cette annonce aux députés Renaissance mardi matin, devant lesquels il a promis d'aller "au bout de (son) devoir" pour "éviter le pire" à ces élections, où l'extrême droite est donnée favorite. Son nom figure parmi les plus de 150 sortants réinvestis mardi soir par le parti présidentiel Renaissance. Parmi ses prédécesseurs à Matignon, Elisabeth Borne va se représenter dans la 6e circonscription du Calvados.

La droite explose après l'annonce par Ciotti d'une alliance avec le RN

Le patron de LR Eric Ciotti a provoqué un séisme mardi au sein de son parti en appelant à rejoindre le Rassemblement national, sans parvenir à entraîner avec lui pour l'instant d'autres dirigeants du parti , ulcérés pour la plupart par sa décision. La rumeur sur un accord avec le RN avait couru tout au long de la matinée. Eric Ciotti l'a confirmée sur TF1 à la mi-journée : "Nous avons besoin d'une alliance, en restant nous-mêmes, (...) avec le Rassemblement national et avec ses candidats".

Le député des Alpes-Maritimes, connu pour ses positions droitières, est ainsi devenu le premier dirigeant du parti gaulliste à proposer un accord qui, s'il se concrétise, sera le premier de ce genre en France avec l'extrême droite. Le président de LR, qui juge son parti "trop faible" pour s'opposer à la Macronie et au RN, a estimé que la droite avait besoin de cet accord pour préserver sa représentation à l'Assemblée nationale qui compte aujourd'hui 61 députés, dont beaucoup ne sont pas sur sa ligne.

Il a assuré être suivi par le président des jeunes LR Guilhem Carayon, candidat dans le Tarn, la numéro 2 de la liste aux européennes Céline Imart et des "dizaines de parlementaires".