Nicolas Bay, patron de la campagne FN pour les législatives, a affirmé mercredi qu'aucun candidat FN n'était en l'état suspendu et a défendu la "campagne exemplaire des 573 candidats" de son parti, après des enquêtes pointant des propos extrêmes de plusieurs dizaines d'entre eux.
"Non". Interrogé lors d'une conférence de presse à Nanterre au siège du FN sur d'éventuelles suspensions de candidats aux législatives à quatre jours du premier tour, Nicolas Bay a répondu "Non". "Nous allons étudier les propos qui leur sont prêtés mais nous avons pu constater en faisant une première analyse que l'immense majorité de ces propos, même quand ils sont exprimés maladroitement, relèvent de la liberté d'expression" sur "l'immigration, l'islamisme ou le lien immigration - terrorisme", a-t-il estimé.
Des propos "maladroits". Pour lui, il y a d'autres propos plus isolés qui peuvent "nécessiter un petit rappel à l'ordre", qui peuvent être "maladroitement exprimés, sortis de leur contexte, relever de l'humour pas toujours de très bon goût, mais ces propos ne sont pas suffisamment graves pour qu'on retire la confiance à nos candidats". "On est parfaitement irréprochables, les critères que nous appliquons sont pas ceux de Buzzfeed", site d'information en ligne auteur d'une enquête publiée mardi. "Les 573 candidats qui portent nos couleurs mènent une campagne exemplaire", a-t-il garanti.
Ne correspond pas aux idées du FN. Interrogé sur plusieurs cas particuliers, ceux de Joseph Damour (2e Pyrénées-Atlantiques), rediffusant un tweet qualifiant de "pédale" Pierre Bergé, copropriétaire du Monde, de Grégory Stich (2e Haut-Rhin) qui a tweeté en juillet 2014 un visuel évoquant l'existence d'un supposé "lobby juif", ou de Christophe Versini (15e Paris) pour qui "l'ennemi c'est l'islam. Nous sommes en guerre contre l'islam", Nicolas Bay a concédé qu'"ils ne correspondent pas aux idées, aux valeurs que nous défendons".
"C'est parfois une maladresse". "Mais la question c'est s'ils ont bien relayé eux-mêmes ces propos. Parfois quand c'est pas le candidat lui-même qui tient ces propos et qu'il le partage, c'est parfois une maladresse, parfois on partage un propos sans le partager, on peut même le partager pour le critiquer. Il faut avoir une analyse attentive et ne pas faire de procès d'intentions à nos candidats", a insisté l'eurodéputé FN. Nicolas Bay a en outre pointé sur le fond une "méthode éminemment contestable, elle consiste à faire cette analyse très minutieuse uniquement sur les candidats du FN et pas sur les autres".