La campagne officielle pour les législatives démarre lundi, elle s'arrêtera le 9 juin à minuit, avant le scrutin des 11 et 18 juin.
La page de la présidentielle est à peine tournée que s'ouvre celle des législatives. La campagne officielle débute lundi 22 mai, avant le scrutin à deux tours des 11 et 18 juin prochains. Les Français seront appelés à se prononcer sur les candidats à la députation dans les 577 circonscriptions de métropole, d'Outre-mer et de l'étranger.
Souvent présentées comme le troisième tour de l'élection présidentielle, les élections législatives doivent permettre de dégager une majorité parlementaire. Depuis l'inversion du calendrier électoral en 2002, plaçant dans la foulée l'élection du président de la République et celle des députés, le chef d'Etat a toujours pu obtenir une majorité d'élus de son camp dans l'hémicycle, lui permettant de mettre en application son programme législatif. Mais au terme d'une campagne présidentielle qui n'a ressemblé à aucune autre, la capacité d'En Marche! à faire élire suffisamment de candidats pour qu' Emmanuel Macron puisse lancer ses réformes interroge. La droite, qui a remporté toutes les élections intermédiaires depuis 2014, table déjà sur une cohabitation. "Je voudrais que nous donnions à la France une majorité de droite et du centre. Je voudrais que nous donnions au pays un gouvernement de droite et du centre", a lancé François Baroin, chargé de conduire la bataille des législatives pour Les Républicains, lors d'un rassemblement samedi dans le bois de Vincennes.
Qui sont les candidats ?
Les candidats avaient jusqu'à vendredi, 18 heures, pour déposer officiellement leur candidature. La liste complète et définitive doit être validée et publiée par le ministère de l'Intérieur lundi. Mais en attendant, certains partis ont déjà révélé le nombre et le nom des candidats qui ont été investis.
La République en Marche! : 521
Le FN : 553
Les Républicains-UDI : 577
La France insoumise : 560
Le Parti Socialiste : Ils sont "plus de 400" a indiqué le 9 mai le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis lors d'un rassemblement à la Mutualité. Mais lundi, en milieu de journée, Solférino, contacté par Europe 1, n'avait pas encore de nombre définitif à communiquer.
Europe Ecologie les Verts : 459
Le Parti communiste français : 484
Lutte ouvrière : 552
Union populaire républicaine : 574
Solidarité et Progrès : 5
Certains secteurs sont plus convoités que d'autres. Ainsi, 374 candidats ont jeté leur dévolu sur Paris, qui ne compte pourtant que 18 circonscriptions.
Pour atteindre le second tour, les candidats doivent réunir au moins 12,5% des suffrages, ce qui explique que certains scrutins se transforment en triangulaires voire en quadrangulaires.
Un sondage Opinionway-Orpi pour Les Echos et Radio Classique publié jeudi accordait à En Marche! entre 280 et 300 sièges, contre 150 à 170 pour Les Républicains et leurs alliés centristes. Toujours selon cette enquête, le Parti socialiste n'obtiendrait que 40 à 50 sièges, un score en deçà de son plus bas historique : 57 députés aux législatives de 1993.
Mesure du temps de parole
Les partis vont pouvoir commencer à diffuser lundi les clips de campagne de leurs candidats, mais aussi à installer les affiches de campagne sur les panneaux mis à disposition par les municipalités.
Les prises de paroles des candidats dans les médias ne devraient pas manquer de se multiplier dans les prochains jours. Elles sont désormais surveillées de près par le CSA, chargé de veiller à ce que les candidats bénéficient d'un traitement juste. Télévisions et radios sont tenues par un principe d'équité, c'est à dire au respect des équilibres de campagne en accordant une couverture qui soit proportionnelle aux scores réalisés lors des précédentes élections, et notamment à la présidentielle. Pour les scrutins locaux tels que les législatives, la mesure du temps de parole doit prendre en compte les rapports de forces à l'échelle nationale, mais aussi locale, dans le cas, par exemple, d'un éclairage sur une circonscription particulière.
Un enjeu financier
Les élections législatives recouvrent également un enjeu financier pour les partis politiques, dont le montant des subventions publiques reçues dépend du score réalisé. Ainsi, les formations se voient accorder 1,42 euro par voix à condition d'avoir présenté au moins 50 candidats ayant remporté plus de 1% des suffrages exprimés. Dans une proposition de loi sur la moralisation de la vie publique déposée lundi, le député de l'Aisne apparenté socialiste René Dosière propose de hausser ce seuil à 100 circonscriptions pour 2,5% des voix, ce qui mettrait fin au financement de nombreuses micro-formations politiques.
En outre, le nombre d'élus siégeant à l'Assemblée et au Sénat donne également le droit au versement d'une aide publique, calculée en proportion. Un siège rapporte ainsi au parti qui l'occupe 37.280 euros.
Concernant les comptes de campagne, le plafond des dépenses est fixé à 38.000 euros par candidat. Seuls les candidats ayant obtenus au moins 5% des suffrages exprimés au premier tour ont le droit à un remboursement forfaitaire à hauteur de 47,5% du plafond de dépenses électorales. La période de financement autorisée par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements publics s'est ouverte bien avant le début de la campagne officielle, dès le 1er décembre 2016.