Vingt ans qu'il occupe le siège de député dans la 8ème circonscription de l'Essonne. Vingt ans qu'il siège à l'Assemblée nationale pour le RPR, l'UMP puis son parti fondé en 2007, Debout la France. Mais après quatre mandats dans ce territoire périurbain, Nicolas Dupont-Aignan est loin d'être assuré de retourner au Palais Bourbon après dimanche. La faute à un score de 29,75% au premier tour des législatives, de quoi le mettre en ballottage défavorable face à son adversaire de La République en marche! Antoine Pavamani (35,76%).
"Beaucoup de gens ont été déçus". Dans les rues de Montgeron, les électeurs font tous la même analyse : oui, "NDA" paye son positionnement de l'entre-deux-tours de la présidentielle, quand il s'est rallié à Marine Le Pen en échange d'un poste de Premier ministre si elle était élue le 7 mai. "Je ne comprends pas que les gens retournent leur veste comme ça, pour un poste. Je vais voter pour quelqu'un d'autre, pourtant c'est un bon député. Mais beaucoup de gens ont été déçus et le score le prouve", constate Cyprien, électeur de la circonscription.
Il s'attend à un second tour "très serré". Face à ces doutes et ce rejet, Nicolas Dupont-Aignan mène la contre-attaque : il vient de faire paraître un tract où des élus locaux ne se disent pas toujours d'accord avec lui tout en saluant le "courage" de ses idées. Un "courage" qui le pousse à ne plus ressasser cette histoire de ralliement à Marine Le Pen. "Si je suis dix points devant à Yerres, à 42% dans ma ville alors que les médias n'ont parlé que de ça en grossissant les manifestations, cela prouve bien que tout cela n'est que du grand cinéma. J'ai confiance en mes concitoyens. Ils me connaissent, ils savent que je suis un député qui a une voix reconnue et qui va défendre le peuple. Optimiste, Nicolas Dupont-Aignan reconnaît malgré tout que le scrutin sera "très serré".