François Hollande a annoncé vendredi dans un entretien au journal La Montagne qu'il ne serait pas candidat aux élections législatives dans son fief de Tulle, estimant qu'il "n'avai(t) aucune vocation" à redevenir député. "J'ai exercé pendant plus de 20 ans le mandat de député de la Corrèze avant de devenir président de la République donc je n'avais aucune vocation à y revenir, sauf circonstance exceptionnelle", indique-t-il dans cet entretien, à quelques heures de la date limite du dépôt des candidatures.
Précisant cette "circonstance exceptionnelle", François Hollande précise : "Si le Parti socialiste, après l'élection présidentielle, avait décidé de se refonder et d'appeler à ressurgir au moment des législatives avec des personnalités qui avaient exercé le pouvoir. Il a décidé non pas de se refondre, mais de se fondre dans un accord déséquilibré sur le plan électoral et pas crédible sur le plan programmatique." "Si des liens m'unissent à la Corrèze", François Hollande affirme qu'il n'avait donc pas de "raison d'être candidat", balayant ainsi une hypothèse qui s'était fait jour récemment.
Soutien d'un binôme de la "gauche progressiste"
Dans cette première circonscription de Corrèze, l'ex-président soutiendra un binôme de la "gauche progressiste" Annick Taysse-Philippe Brugère. "Leur candidature correspond dans cette circonscription à l'aspiration qui est la mienne, celle de rebâtir une gauche socialiste, progressiste, capable de représenter une alternative crédible au pouvoir actuel entre l'extrême droite et une radicalité qui ne permet pas de convaincre."
"Aujourd'hui, ayant une expérience de président de la République, ma mission, c'est de reconstruire la gauche socialiste et de rebâtir une grande formation politique telle que j'en ai moi-même hérité et telle que je dois la restituer aux générations futures", ajoute François Hollande.
"Il y a besoin de cette grande formation politique. Je vais m'y atteler, moi et d'autres à la lumière des résultats des élections", promet-il, estimant que la Nupes "ne représente pas une solution" et que son "programme maximaliste ne lui permet pas d'être majoritaire". Pour l'ex-chef de l'État, "il faut que d'autres sensibilités s'expriment lors de cette élection. Elles seront le socle sur lequel nous pourrons reconstruire".