La campagne du premier tour des législatives s'achève vendredi soir avec une macronie confrontée aux ambitions retrouvées de la gauche et à la polémique qui rebondit sur les incidents du Stade de France. La Première ministre Elisabeth Borne, candidate dans le Calvados, a tracté une dernière fois sur le marché de Vire et à Verson avant le vote dimanche en métropole. Elle a de nouveau été interrogée par la presse sur le fiasco autour de la finale de la Ligue des champions du 28 mai, en raison de la suppression polémique des images de vidéosurveillance des caméras gérées par le Stade de France.
"On essaye de voir s'il est possible de restaurer les images. Ce serait certainement une bonne chose qu'on puisse les récupérer", a-t-elle estimé. Elle a aussi chargé les ministres de l'Intérieur et des Sports de "mettre en œuvre sans délai" les recommandations d'un rapport critique publié vendredi.
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L'opposition s'en prend à Darmanin et Dupont-Moretti
L'opposition a pilonné les ministres Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti vendredi, en les accusant de ne pas s'être assurés que toutes les images seraient conservées. "Ça s'appelle couvrir ses traces", a dénoncé l'ex-finaliste RN de la présidentielle Marine Le Pen, candidate RN dans le Pas-de-Calais. "Je n'ose pas imaginer que nos dirigeants soient incompétents au point de ne pas avoir immédiatement (...) demandé que leur soient transmises les vidéosurveillances. Donc c'est volontaire" et "c'est une destruction de preuves par inaction", a accusé la responsable d'extrême droite sur BFMTV et RMC.
Pour le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, "on se dirige tout droit vers un scandale d'Etat", avec un "acte intentionnel" pour "faire disparaître une preuve, qui est sans doute une preuve à charge", a-t-il lancé sur RFI. Six semaines après la présidentielle d'avril, les trois candidats arrivés en tête se retrouvent aux législatives, avec le vainqueur Emmanuel Macron qui affronte indirectement la RN Marine Le Pen et l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon.
Les camps de Macron et Mélenchon au coude-à-coude
Mais cette fois, le duel s'est installé entre le camp d'Emmanuel Macron et l'alliance de la gauche formée autour de Jean-Luc Mélenchon (LFI-PS-EELV-PCF), que les sondages donnent au coude-à-coude, avec l'abstention en arbitre. Elle pourrait atteindre de nouveau record, entre 52 et 56%, au-delà des 51,3% du 11 juin 2017. Selon les derniers sondages, la coalition présidentielle arriverait en tête, suivie de près par l'alliance de gauche Nupes, et pourrait n'avoir qu'une majorité relative. Arrive ensuite le RN, puis loin derrière la droite des Républicains et Reconquête!, la formation d'extrême droite menée par Eric Zemmour.
Encore renforcé par une percée dans le vote des Français de l'étranger, Jean-Luc Mélenchon ne cesse de répéter qu'il entend faire des législatives "un troisième tour", s'espérant "Premier ministre" en cas de majorité de la Nupes. Pour Emmanuel Macron, qui a effectué quatre déplacements au cours de la campagne, l'enjeu est de reconduire à l'Assemblée nationale une majorité "forte et claire", comme il l'a réitéré jeudi dans le Tarn, afin de mener à bien son programme au cours de son second quinquennat.
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Macron se pose en rempart contre "les extrêmes"
Pour l'heure, Emmanuel Macron a choisi de poser, comme lors de la présidentielle, en rempart contre "les extrêmes", renvoyant dos à dos la gauche radicale et l'extrême droite. Emmanuel Macron n'a pas prévu de déplacement pour cette dernière journée de campagne, mais a reçu les représentants des organisations syndicales pour un déjeuner de travail au Palais de l'Elysée, sans le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez qui a décliné l'invitation.
Les leaders syndicaux présents se sont dit "rassurés" à l'issue du rendez-vous, notamment sur la concertation sur la réforme décriée des retraites qui ne devrait pas débuter avant la rentrée. En comptant Elisabeth Borne, quinze membres du gouvernement sont en lice aux législatives et devront quitter l'exécutif en cas de défaite conformément à une règle déjà appliquée en 2017 par le président Emmanuel Macron.
S'amusant de la "fébrilité" du camp présidentiel, Jean-Luc Mélenchon tient en fin d'après midi son ultime discours de campagne à Marseille, dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, pour une passation de témoin avec son directeur de campagne, Manuel Bompard qui s'y présente. Près de 6.300 candidats sont en lice pour 577 sièges, soit 20% de moins qu'en 2017, du fait notamment de l'accord à gauche.