Emmanuel Macron se trouve en Ukraine depuis ce jeudi midi, au côté du chancelier allemand Olaf Schloz et de l'italien, Mario Draghi. Cette visite est largement critiquée par une partie de l’opposition, à commencer par le président des Républicains Christian Jacob, qui a notamment estimé sur Europe 1 jeudi matin que l’obtention d’un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou, "ne passera pas par une mise en scène".
276 affrontements entre la Nupes et Ensemble! au second tour
Mais cette stratégie n'a rien de surprenante à trois jours du premier tour des élections législatives, puisque les partis sont chauffés à blanc. Dans la majorité, plus le scrutin approche, plus la crainte de ne pas obtenir la majorité absolue grandit. Alors, la macronie se montre particulièrement offensive, principalement contre leur ennemi numéro 1, la Nupes de Jean-Luc Mélenchon.
En effet, l'alliance de gauche est parvenue à se qualifier au second tour dans 385 circonscriptions. Dans la plupart d'entre elles, 276 pour être précis, la Nupes affrontera un candidat de l'alliance Ensemble!, la confédération des partis macronistes.
Élisabeth Borne évasive
C'est la première fois qu'Emmanuel Macron doit affronter frontalement la gauche. Il y a cinq ans, la majorité des candidats macronistes affrontaient des candidats Les Républicains. Ce nouveau paramètre brouille les pistes dans la majorité. Cela a contraint Élisabeth Borne, la nouvelle Première ministre, a de nouveau précisé mercredi soir sur France 2 sa position quant aux consignes de vote pour la soixantaine de circonscriptions qui se retrouvent au deuxième tour avec la Nupes et le Rassemblement national.
"Aucune voix pour l'extrême droite. Ensuite, il y a des candidats qui défendent les valeurs de la République dans cette alliance de circonstance. Ces candidats, on les soutient, mais quand on a face au Rassemblement national des candidats qui insultent nos policiers, qui sont ambigus sur la laïcité et qui sont en connivence avec la Russie, non, nous n'allons pas voter pour eux", a-t-elle expliqué.
Une stratégie à double effet
Mais dans cette explication, Élisabeth Borne n'a donné aucune consigne de vote. C'est toute la difficulté et le paradoxe de cette situation pour la macronie, qui se retrouve donc à tirer à boulets rouges contre le camp de Jean-Luc Mélenchon. Et en même temps à expliquer que face à d'autres, en l'occurrence le RN, s'ils respectent la République, ils ne seraient pas si irresponsables que ça.