Le secrétaire national du parti communiste Pierre Laurent a lancé mardi un "appel" à La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon pour "des candidatures de rassemblement" dans le plus possible de circonscriptions, car "le temps presse" avant les législatives.
Pierre Laurent a lancé "un appel, notamment à La France insoumise dont je ne comprends pas le silence à nos appels à la discussion commune pour les législatives depuis dimanche", lors d'une conférence de presse à la veille du conseil national du PCF. "Je n'ai pas d'explication au silence de LFI, chaque jour qui passe devrait être du temps utile", a-t-il regretté.
Le score de Mélenchon au premier tour : "une situation nouvelle". Dimanche au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a réuni 19,6% des voix, un score qui n'a pas suffi à le qualifier pour le second tour. Il ne s'est pas exprimé depuis. Pour Pierre Laurent, ce chiffre important crée "une situation nouvelle" car, sur les 577 circonscriptions, il y en a 212 où "la totalité des voix de gauche et écologistes qui se sont portées sur les candidatures de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et des candidats d'extrême gauche devancent (celles obtenues par) Emmanuel Macron et Marine Le Pen", les deux qualifiés, ainsi que la droite.
"Séparés, nous gagnerons qu'une poignée de circonscriptions". Le responsable communiste a également souligné que "dans 210 circonscriptions, ce sont des candidats du FN qui menacent d'être élus", obligeant selon lui la gauche anti-libérale à se rassembler.
"La reconquête engagée le 23 avril peut se poursuivre mais à une condition: que les forces qui ont permis ensemble le score de Jean-Luc Mélenchon envoient un signal fort de mise en commun de leurs forces dans cette nouvelle bataille" des législatives. "Ensemble, nous pouvons gagner des dizaines et des dizaines de circonscriptions, séparés, nous n'en gagnerons qu'une poignée", a-t-il diagnostiqué. Les déclarations de candidatures doivent être déposées entre le 15 et le 19 mai.
Discussions avortées. Des discussions compliquées avaient commencé cet hiver entre La France insoumise, le PCF et Ensemble, sur les législatives. Discussions très vite suspendues et qui avaient finalement été gelées dans l'attente du résultat de la présidentielle, alors que Jean-Luc Mélenchon était en pleine dynamique.
Parmi les points de désaccords, la volonté de La France insoumise de contraindre les candidats à utiliser sa charte graphique, à une obligation de vote une fois élus, et au rattachement à son association de financement. Côté communiste, on avait insisté pour que les sept députés sortants se représentent, et que les sièges perdus de peu en 2012 soient réservés au PCF.