Être élu, ce n'est qu'un début. Maintenant que les 577 députés français ont été choisis, il reste encore fort à faire. D'abord, en organisant une Assemblée profondément renouvelée. Ensuite, en se penchant sur les premiers textes législatifs.
Formation des nouveaux députés. Fort de la majorité obtenue, sans grande surprise, dimanche soir, la République en marche! doit désormais organiser son Assemblée. Avec, d'abord, une brève formation collective des élus souvent novices. Une session devrait se dérouler, selon nos informations, le dernier week-end de juin. Les députés devront aussi rapidement embaucher des collaborateurs parlementaires pour commencer à plancher sur les premiers dossiers.
Pourvoir les postes clés à l'Assemblée. Mais la journée d'ouverture de la prochaine législature, le 27 juin, sera d'abord consacrée à l'organisation des instances de l'Assemblée nationale. Et, notamment, désigner celui ou celle qui occupera le perchoir, ainsi que les membres du Bureau, la plus haute instance collégiale du Palais Bourbon. Mais bien d'autres postes clefs sont à pourvoir, notamment les présidents des commissions. Loi, affaires sociales, défense nationale… huit commissions permanentes doivent être composées. Avec à leur tête, de préférence, des élus chevronnés.
Élire un président de groupe. Le futur président du groupe REM aussi devra avoir un peu de bouteille. Une majorité large rime nécessairement avec l'agrégation de sensibilités différentes. Tenir les troupes ne sera pas une tâche aisée pour le ou la député(e) qui sera élu(e) par ses pairs. Sans compter qu'il, ou elle, devra aussi s'appliquer à travailler avec le groupe MoDem. La colère de François Bayrou sur les investitures, en mai dernier, a prouvé que les relations entre les deux formations alliées pouvaient s'envenimer très vite.
Plancher sur les premiers textes. Dès le 27 juin, il sera temps pour les députés de se mettre au travail. Et ce, au moins jusqu'au 4 août. Selon le JDD, la session extraordinaire pourrait même courir jusqu’au 18. Le projet de loi de moralisation de la vie publique a été déposé d'abord au Sénat, mais devrait arriver à l'Assemblée fin juillet. En outre, une quarantaine de projets de loi datant du quinquennat précédent attendent aussi au Sénat (ils auraient été rendus caducs s’ils avaient été déposés à l’Assemblée alors que celle-ci est renouvelée). Pour désengorger les commissions du Palais du Luxembourg, notamment celle des Affaires sociales qui aura fort à faire, certains devraient être récupérés par les députés au plus vite.
Un remaniement à venir
C'est un passage obligé après des élections législatives : le gouvernement va remettre sa démission au président. Qui peut décider de reconduire exactement les mêmes ministres et secrétaires d'État, ou procéder à quelques ajustements. La question du maintien de François Bayrou, par exemple, est en suspens. Le ministre de la Justice est-il encore crédible alors que son parti est visé par plusieurs enquêtes sur l'emploi d'assistants parlementaires au Parlement européen, et que le garde des Sceaux a reconnu avoir appelé des journalistes qui enquêtaient sur ces faits ? Emmanuel Macron, qui n'a pas l'habitude d'associer grand monde à ses décisions, aura le dernier mot.
Quoi qu’il en soit, la nouvelle équipe se réunira pour un séminaire délocalisé le vendredi 30 juin, dans l’Est de la France. Les ministres actuels ont déjà transmis à Matignon des feuilles de route, que le Premier ministre utilisera pour rédiger son discours de politique générale. Celui-ci sera prononcé le 4 juillet devant la nouvelle Assemblée.