Le FN allège pour les législatives 2017 son système de kits de campagne déjà employé pour de précédentes élections, notamment les législatives 2012, ce système lui valant un prochain procès en correctionnelle pour des soupçons de surfacturation. "Afin d'harmoniser les campagnes de terrain, tant sur la forme que sur le fond, un kit de campagne personnalisé de qualité professionnelle est proposé aux candidats", écrit lundi Nicolas Bay, secrétaire général du parti et patron de la campagne des législatives, dans une note aux candidats et aux responsables départementaux du parti de Marine Le Pen, que l'AFP s'est procurés lundi.
Une campagne clé en main. Ce kit "permettra notamment de bénéficier d'un journal de 4 pages personnalisé destiné à couvrir toutes les boîtes aux lettres de la circonscription. Bien entendu, ce kit a vocation à être complété par des documents locaux" supplémentaires, affirme Nicolas Bay. Dans le kit de campagne "de base" à 5.500 euros figurent les documents de la campagne officielle (hors article R.39 du code électoral) pour 300 euros, la conception et l'impression d'un journal de 4 pages de campagne à 50.000 exemplaires pour 3.500 euros, un site-portail Internet pour 400 euros et une expertise comptable pour 1.300 euros. Est aussi proposé un "financement correspondant à ce kit" via un prêt "consenti par le Front national directement" à un taux de 5% sur neuf mois. En 2012, ce prêt se faisait via le micro-parti "Jeanne" de Marine Le Pen, avec un taux de 6,5% sur un an.
Escroquerie au préjudice de l'État ? 525 candidats frontistes sur 577 avaient eu recours au kit obligatoire aux yeux de nombre d'entre eux, dont les prestations étaient fournis par Riwal, société d'un proche de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, ex-dirigeant du GUD qui a encore œuvré dans la communication frontiste lors de la campagne 2017. En 2012, le montant moyen du kit était de 16.650 euros. Le FN avait défendu ce système : offrir une campagne clé en mains à des candidats peu expérimentés. Les juges y ont vu une escroquerie au préjudice de l'État, avec pour "unique but de majorer les dépenses électorales remboursables", et a renvoyé le FN en procès à une date encore inconnue. Des enquêtes judiciaires ont été ouvertes concernant les campagnes frontistes ultérieures.
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