Dans un certain nombre de circonscriptions, il n'y a déjà plus de candidat LR au second tour. Ainsi, dans la deuxième circonscription du Gard, le député sortant, le frontiste Gilbert Collard, affronte la candidate de la République en marche!, Marie Sara, l'ancienne torera. Alors que seulement 48 voix les séparent - en faveur du candidat soutenu par le FN -, tous les deux font des appels du pied aux électeurs de droite.
La "droite dure" tentée par le FN ? Et au sein de l'électorat de droite, ils sont désormais quelques-uns à saisir la main tendue du député FN sortant comme Nicolas qui refuse de voter pour l'équipe En Marche!, "un PS recyclé", selon lui : "Je vais voter pour Gilbert Collard, parce que je ne suis pas de gauche. Je suis électeur de droite, une droite dure. On a beaucoup de positions communes et je ne me reconnais pas dans les valeurs d'En Marche!", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Je ne suis pas le seul qui se rapproche plutôt des thématiques abordées par Gilbert Collard ou Marion Maréchal-Le Pen. Dans le sud, on a plus de facilité à voter pour le Front", assure-t-il.
"Il n'y a pas de raisons de voter pour Monsieur Collard". Une porosité à la marge pour Xavier, un élu municipal LR qui refuse de répondre aux appels du pied du proche de Marine Le Pen. "Je pense qu'il est en très mauvaise position, c'est uniquement de la stratégie politique. Les différences entre l'électorat de droite et le FN sont assez importantes. Il n'y a pas de raisons de voter pour Monsieur Collard au second tour", estime-t-il.
La tentation du vote blanc. "Il a eu sa chance pendant cinq ans", abonde de son côté Nadine, qui a mis un bulletin LR dans l'urne au premier tour et reste indécise pour le vote du 18 juin. "Gilbert Collard est inexistant en dehors des élections. Je suis bien embêté. Je trouve que Marie Sara n'est pas faite pour la politique, il faut qu'elle reste avec ses chevaux. J'irai voter, mais peut être blanc…" Le duel entre l'avocat et l'ex-torera s'annonce en tous cas très serré.