Emmanuel Macron continue de creuser son sillon et entend bien le faire en solitaire. Le fondateur d'"En marche !", et candidat à l'élection présidentielle, a promis jeudi qu'il ne conclurait aucun accord d'appareil pour construire une majorité présidentielle. Son mouvement présentera 577 candidats aux législatives de juin prochain, a-t-il confirmé lors d'une conférence de presse à son QG de campagne, dans le XVe arrondissement de Paris, lors de laquelle il a également lancé un appel aux candidatures.
Une force politique indépendante. Les candidats viendront pour un grand nombre de la société civile, avec l'objectif de 50% de non parlementaires parmi les candidats, "nous respecterons un principe de parité stricte" et aucun casier judiciaire ou condamnation à une peine d'inéligibilité ne sera toléré, a-t-il indiqué. Emmanuel Macron a aussi précisé que son parti permettait "les adhésions multiples". Les candidats d'En Marche! aux élections législatives "peuvent être par ailleurs socialistes, radicaux, écologistes, centristes, républicains tant qu'ils se retrouvent dans notre projet". "En marche ! est une force politique centrale [...] il dépasse donc les clivages et les jeux d'appareils", a ajouté le candidat.
Pas de rassemblement. Surtout, Emmanuel Macron a balayé toute hypothèse d'alliance ou de ralliement. "Je veux être très clair : il n'y aura aucun accord d'appareil avec quelque parti que ce soit, ce sont les idées et la volonté de transformer le pays qui doivent nous unir", a-t-il affirmé. De quoi moucher les ambitions d'une partie des candidats de la primaire organisée par le PS - et à laquelle l'ancien protégé de François Hollande a refusé de participer -, Manuel Valls et Benoît Hamon ayant fait part de leur intention d’ouvrir un dialogue avec l'ancien ministre de l'Economie en cas de victoire, et ce afin de construire un rassemblement de gauche pour la présidentielle. "Je ne négocierai aucune circonscription contre un ralliement et ne sacrifierai rien de nos engagements initiaux." Ces mêmes critères vaudront pour tous les autres scrutins, a assuré jeudi Emmanuel Macron.
Une commission nationale des investitures. "Tous les membres du mouvement ou ceux qui souhaiteraient le rejoindre peuvent s'inscrire en ligne" pour candidater aux législatives, a-t-il précisé en se félicitant d'être "la seule force politique à avoir établi des formalités aussi claires et et accessibles". Pour chaque postulant, cinq critères seront pris en compte: "renouvellement", "parité", "probité", "pluralité politique" et "accord avec le projet". "Une commission nationale en charge des investitures sera constituée dans les prochains jours. [...] Elle sera l'instance en charge des désignations. Elle sera composée de neuf membres adhérents du mouvement s'engageant eux-mêmes à ne pas être candidat. Je n'en serai pas membre , a-t-il encore détaillé.
La vague Macron. Crédité de 17 à 20% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, selon un dernier sondage Ipsos Sopra Steria pour Le Monde et le Cevipof, Emmanuel Macron se classe, pour l'heure, devant tous les candidat déclarés à gauche, qu'il s'agisse de Jean-Luc Mélenchon ou du candidat désigné par la primaire de la Belle Alliance populaire, quel qu'il soit. Cette percée inquiète aussi à droite. Une partie des Républicains, qui de leur côté peinent à trouver un accord électoral avec l'UDI, ont adressé mercredi à François Fillon une mise en garde face au dynamise que l'ancien protégé de François Hollande a su créer autour de sa candidature. "Attention, toute la jeunesse part chez Macron", a notamment pointé le député LR du Val-de-Marne Jacques-Alain Bennisti.