Avec une estimation de 275 à 310 députés élus pour Emmanuel Macron, contre 346 députés sortants, c’est un vrai recul et un quinquennat plus difficile que le précédent qui s'ouvre pour le chef de l'État. "On a voté à ce premier tour des élections législatives comme si on était à mi-mandat et non pas en début de mandat", a affirmé le politologue Jérôme Jaffré, invité d'Europe Matin lundi. "C'est stupéfiant !"
Un vote sanction ?
La coalition Ensemble ! rassemblant En marche, le MoDem et Horizons est arrivée en tête avec 25,75% des voix dimanche soir selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur. La Nupes est au coude-à-coude avec 25,66% des suffrages recueillis. "On a voté comme si l’élection présidentielle n’avait pas eu lieu, comme si le gouvernement, les ministres et députés macronistes devaient rendre compte de leurs actions", a-t-il continué sur Europe 1. "Comme si les Français d'une certaine façon, n'ont pas pu, à la présidentielle, dire ce qu'ils pensaient d'Emmanuel Macron et donc ils le font à l'occasion de ces législatives et c'est assez sévère", juge-t-il.
"Il n'y a pas de poussée électorale de gauche"
Pour le politologue Jérôme Jaffré, les résultats du premier tour des élections législatives n'ont pas montré une "poussée électorale de gauche". "Ce n'est pas un vote d'alternative, ce n'est pas un vote pour construire une autre majorité, il n'y a pas de poussée électorale de gauche, il n'y a pas de poussée électorale de la Nupes qui tourne autour de 25-26 %, c'est-à-dire l'équivalent de ce que faisaient les partis politiques qui composent la Nupes, 30% si on additionne toutes les voix de gauche, donc il n'y a pas de construction de vote alternative, ce qui amplifie effectivement la crise démocratique et politique", a-t-il affirmé.