Duels attendus, histoires décalées, déclarations fracassantes… Avec "L'œil des législatives", suivez chaque jour sur Europe1.fr le meilleur de la campagne.
#Le dérapage : un candidat frontiste veut offrir du "Banania" aux migrants
Il est nouveau dans la course aux législatives, mais l'homme n'a pas tardé à faire parler de lui ce lundi. Pascal Prince, conseiller municipal d'Hazebrouck FN (Nord) qui vient de remplacer Christine Engrand dans la course à la 15ème circonscription, a défini le rôle de député de manière bien particulière, comme le relève La Voix du Nord, repris par Le Lab. Selon lui, siéger à l'Assemblée nationale, c'est "voter les lois contre l’immigration, le fiscalisme et l’insécurité. (...) On fera des économies. C’est bon, les Banania. Le Banania c’est très bon pour eux [un sous-entendu pour parler des étrangers, NDLR], mais il faut penser aux Français." Il a ensuite cherché à se justifier, d'après France 3 Hauts-de-France : "Ce que je voulais dire, c'est que certains Français n'ont pas de petit-déjeuner. Alors que "eux" ont les soins dentaires, et le petit déjeuner le matin, vous le savez. Banania, c'est une marque de chocolat bien connue. Comme Poulain..." Le Front national n'a pour l'instant pas fait de commentaire sur ces déclarations.
#Le duel : Vallaud-Belkacem face au marcheur Bonnell
Longtemps, l’élection de Najat Vallaud-Belkacem dans la sixième circonscription du Rhône, dont le territoire se confond entièrement avec la commune de Villeurbanne, a pu sembler joué d’avance. L’endroit est un bastion socialiste depuis 1997, et la notoriété de l’ex-ministre de l’Education faisait office d’atout majeur. Mais ça, c’était avant. Avant la présidentielle et les 6,36% de voix reçus par le candidat socialiste Benoît Hamon. Avant l’avènement d’En Marche ! et la création de son émanation pour les législatives, La République en Marche. Avant, enfin, la candidature de Bruno Bonnell, marcheur de la première heure et entrepreneur charismatique bien implanté à Villeurbanne.
Désormais, dans une circonscription qui a voté à 27,73% pour Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle, Najat Vallaud-Belkacem est en grande difficulté. Selon un sondage Ifop-Fiducial publié le 21 mai, l’ex-ministre ne se qualifierait au second tour qu’avec 19% des voix, et serait alors balayée par son adversaire macroniste (60% contre 40%). Il s’agit donc désormais pour le Parti socialiste de sauver le soldat Vallaud-Belkacem, qui a toujours été fidèle à la rue de Solférino. C’est le sens de la visite, lundi, de Bernard Cazeneuve, le commandant en chef du PS lors de la bataille des législatives. Pas sûr que cela suffise.
#Le pugilat du jour : Cazeneuve attaque Mélenchon
Le même Bernard Cazeneuve est dans l’actualité, aussi, parce qu’ il a été la cible de violentes attaques de Jean-Luc Mélenchon. "Cazeneuve, le gars qui s'est occupé de l'assassinat de Rémi Fraisse. Le gars qui a fait gazer, matraquer toutes les manifestations et qui prend maintenant sa tête de petit sainte-nitouche pour dire que c'est moi qui ne sais pas choisir entre le Front national et je sais pas qui", a ainsi lancé le leader de la France insoumise mercredi à Montreuil, selon des images diffusées dimanche dans l'émission C Politique. C’en est trop pour l’ancien Premier ministre. "Parce que je crois que le débat d'idées implique du respect et doit prévaloir sur l'invective, la manipulation et le mensonge, j'ai décidé de porter plainte contre Jean-Luc Mélenchon pour diffamation", a-t-il écrit lundi dans un communiqué.
# Le fail du jour : Cabaré n’est pas à la fête
La République en marche ne rigole pas avec le pedigree de ses candidats. Pierre Cabaré pourrait en faire les frais. L’homme avait été candidat aux législatives en 2002 sous l’étiquette de Cap21, le mouvement de Corinne Lepage aujourd’hui ralliée à Emmanuel Macron. Il n’était donc pas incongru de le retrouver candidat LREM dans la première circonscription de Haute-Garonne. Sauf qu’il y a 15 ans, l’homme n’avait pas respecté les règles en matière de financement de campagne, et avait été déclaré inéligible pendant un an en 2003. Une tâche sur son CV révélée dimanche par La Dépêche du Midi, et qui vaut à Pierre Cabaré d’avoir été suspendu de son investiture dans la soirée.
Tout n’est toutefois pas perdu pour le candidat. Il sera entendu dans les prochains jours par la Commission nationale d’investiture de LREM, qui statuera sur son cas. Il pourra répéter ses arguments, selon lesquels la faute qu’il avait commise en 2002 était due à une méconnaissance des règles en vigueur, puisqu’il avait utilisé son compte personnel et n’avait pas fait appel à un mandataire financier. "Mes seules dépenses se résumaient à trois pots de colle que j’avais achetés environ 100 euros sur mes propres deniers et qui ne m'ont jamais été remboursés", assure-t-il dans Le Dépêche. Pas sûr que cela suffise.
#Le sondage du jour : LREM grande favorite du scrutin
Les sondages se suivent et se ressemblent pour La République en marche, et c’est à chaque fois une bonne nouvelle pour la force politique de soutien au président Macron. Selon une enquête Odoxa pour L'Express, France Inter et la presse régionale publiée lundi, LREM est créditée de 29% des intentions de vote au premier tour, douze points devant le Front national (17%), qui arrive second, suivi par Les Républicains (15%) et La France insoumise (14%). Le Parti socialiste est à 5%.
#Le petit parti : Allons enfants !
Les plus jeunes des candidats aux législatives sont à aller chercher du côté d’Allons Enfants. Et pour cause, ce parti est géré uniquement par des jeunes étudiants ou actifs âgés de 18 à 25 ans. Le mouvement se veut transpartisan - c’est à la mode -, et se donne pour objectif le renouvellement de la classe politique - là aussi, c’est dans l’air du temps -, et de proposer des idées nouvelles en encourageants la jeunesse à s’engager. Allons enfants se veut participatif jusque dans son mode de fonctionnement, puisque ce petit parti est financé par le crowdfunding. Pour les scrutins des 11 et 18 juin, il présente 57 candidats, mais voit déjà plus loin. Son objectif, lors des municipales de 2020, est de placer 10.000 jeunes dans les conseils municipaux.
#Le sondage du week-end : Valls en difficulté dans son fief
Il est sans doute le candidat sans étiquette le plus célèbre de France. Manuel Valls, qui n’est investi ni par le PS ni par LREM, mais n’a pas d’adversaire sous ces deux bannières dans la première circonscription de l’Essonne, est pourtant en difficulté dans son fief. La faute à la candidate de La France insoumise, Farida Amrani, qui est donnée à égalité de voix avec lui au second tour dans un sondage Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud-Radio. Pour l’ancien Premier ministre, le spectre d’un "tout sauf Valls" est bien réel. Pour preuve, Benoît Hamon, l’ex-candidat PS à la présidentielle, a décidé de soutenir activement Michel Nouaille, candidat du PCF, contre son ancien camarade.