"C'est un enterrement grossier. Le président avait qualifié la loi de transition énergétique de grand chantier du quinquennat, on voit qu’il a été démantelé avant d’être bâti" regrette sur Europe 1, Yannick Jadot, eurodéputé Europe-Ecologie-Les Verts. Dans un arrêté qui sera publié vendredi, relate un article du Monde, Ségolène Royal précise qu'aucune décision ne sera prise avant 2019 sur le nucléaire hormis la fermeture de la centrale de Fessenheim. Elle explique vouloir "avancer d'abord sur les renouvelables". Et faire l'impasse donc sur le nucléaire. Le gouvernement promettait pourtant dans la loi de transition énergétique de réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici à 2025. La ministre de l'Environnement renvoie donc cette décision au prochain gouvernement.
"Un renoncement durable". Pour se tenir aux engagements initiaux il faudrait fermer autour de 20 réacteurs d’ici à 2025. Intenable en commençant en 2019, soutient Yannick Jadot. "On voit qu’il est difficile d’engager ce type de transition (en si peu de temps). Il y a des emplois industriels qui sont en jeu donc il faut les préparer. Le fait de renvoyer au prochain gouvernement, c’est un renoncement durable", commente Yannick Jadot.
"Il ne faut pas trop produire". "On a toujours senti chez madame Royal la volonté de maintenir la capacité nucléaire. Elle est cohérente face à son point de vue mais totalement en contradiction avec la loi qu’elle a fait voter. Si on veut laisser de la place aux énergies renouvelables et si l'on veut que l’ensemble des collectivités et l’Etat, comme les citoyens, économisent l’énergie il ne faut pas trop produire."
Trois ministres écologistes. Cette décision du gouvernement apparaît comme paradoxale. Elle intervient alors qu’il n'y a jamais eu autant de ministres écologistes au gouvernement. "Cela prouve bien qu'au fond, on a eu quelques avancées lorsqu'on était en dehors du gouvernement car François Hollande voulait qu’on y revienne", pointe le député européen. "Au delà de la petite politique, c’est dramatique pour la France. On voit la France investir par milliards dans le nucléaire, dans une industrie qui s’écroule au lieu de mettre cet argent dans les énergies renouvelables."