Depuis le mois de juillet, que ce soit Michel Barnier, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand ou encore Éric Ciotti, la droite ne cesse d’attaquer Emmanuel Macron sur ce qu'ils considèrent comme un échec de sa politique migratoire. Du côté de l'exécutif, la riposte s’organise, loin de Paris mais toujours en France. Et plus précisément à Mayotte, dans l’océan Indien, où le chef de l'État a envoyé deux ministres forts, issus de la droite, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin, pour faire lundi une série d'annonces qui pourrait être perçu comme un gros coup de barre à droite.
Comme le révèle Europe 1, ce sont des annonces très politiques. Cela passe d'abord par un durcissement des conditions d'obtention d'un titre de séjour pour un parent d’enfant français. À l’avenir, il faudra prouver qu’il s’occupe réellement de l’enfant depuis trois ans et non depuis deux ans comme c’est le cas aujourd’hui.
Durcissement du droit du sol
Ensuite, sur le sujet très sensible du droit du sol, le gouvernement veut serrer la vis, trois ans après un premier durcissement. Depuis 2018, le droit du sol à Mayotte est en effet limité : un enfant qui nait sur le sol mahorais n’a pas automatiquement de carte d’identité française. Il faut qu’au moins l’un de ses parents soit en situation régulière depuis trois mois. Sébastien Lecornu vient de faire passer ce délai de trois mois à un an, avec un objectif : limiter l’arrivée à Mayotte de femmes comoriennes enceintes, dans les semaines qui précèdent leur accouchement. À l'heure actuelle, avec 30 naissances par jour, Mayotte est la première maternité de France.
Ces deux mesures, arbitrées jeudi dernier par Jean Castex, ne pourront s’appliquer que si le projet de loi Mayotte est voté. Celui-ci sera soumis au vote des parlementaires, mais après l'élection présidentielle de 2022.
Un fichier commun aux mairies créé
Enfin, toujours pour lutter contre la fraude, le ministre a annoncé la création d’un fichier commun à toutes les municipalités. L'ambition de l'exécutif est que la même demande de titre de séjour ne puisse plus être déposée dans plusieurs mairies en même temps. Selon les informations d'Europe 1, la dernière mesure encore à l’étude concerne la création d’un système d’interconnexion entre les registres d’actes de naissance des mairies et le registre des reconnaissances de paternité.