Les Britanniques s'apprêtent à sorti de l'Union européenne, mais continuent d'observer avec beaucoup d'intérêt ce qui se passe chez leurs voisins. David Chazan, correspondant britannique pour le Daily Telegraph explique à Europe 1 en quoi la présidentielle française passionne autant la perfide Albion.
- Les Britanniques s'intéressent à l'élection présidentielle française, pourquoi ?
"Les Anglais, politiquement, sont très divisés, surtout avec le Brexit. Les Britanniques, rivaux des Français depuis des siècles, restent tout de même très lié à la France, et son fascinés par ce qui se passe en ce moment. Les Britanniques attendent de voir si l’effet Brexit/Trump va se reproduire, ce qui pourrait se traduire par la victoire de Marine Le Pen. Les Brexiteurs les plus extrêmes seraient contents, car cela pourrait conduire à la fin de l’Union européenne tant détestée. Les plus prudents disent que cela pourrait mener à un chaos qui serait, à terme, néfaste pour le Royaume-Uni".
- Dans une présidentielle riche en rebondissements, qu'est-ce qui a le plus attiré leur attention ?
"Les Britanniques ont suivis le Penelopegate avec la plus grande attention, non seulement parce que l’épouse de François Fillon est britannique, mais aussi parce qu’ils voient en lui une sorte de Margaret Thatcher qui veut faire avaler aux Français la potion des réformes économiques. Même Jean-Luc Mélenchon commence à attirer l’attention, car on voit en lui une sorte de Jeremy Corbyn [le leader du parti travailliste, ndlr] sous stéroïdes".
- Et que pensent-ils d'Emmanuel Macron, donné favori dans les sondages ?
"Emmanuel Macron semble avoir des chances de gagner, il est beau, il est jeune, il parle bien anglais. Il a même tenu un meeting à Londres pour les centaines de milliers de Français qui vivent dans la capitale britannique. Il est devenu une figure tellement emblématique que, pour les centristes britanniques, c’est la pin’up de l’élection. Les libéraux-démocrates, en difficultés actuellement, ont envoyé une équipe en France pour étudier sa campagne. Ils espèrent tirer des leçons qu’ils pourraient ensuite appliquer au Royaume-Uni".