Tous les prétendants à l’Elysée, à l’exception de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, font face aux maires de France mercredi Ils doivent être auditionnés par plusieurs centaines d’élus de l’Association des maires de France au studio 104 de la Maison de la Radio, à Paris. Beaucoup de maires ruraux ont décidé de participer à cet échange car ils comptent bien les alerter sur leurs difficultés. Europe 1 s'est notamment entretenu avec le maire de Méricourt, un village de 412 habitants dans les Yvelines, où l'élu tente de faire face à la désertification des campagnes.
Habitants des villes/habitants des champs. Plus aucun commerce, pas d'école, ni de médecin. Les habitants de Méricourt sont à bout, abandonnés, explique le maire, Philippe Geslan. "Ils nous disent qu’on s’en fout de nous. Il n’y a pas de transports, il n’y a pas d’Internet. La téléphonie mobile, c’est une catastrophe", détaille-t-il au micro d’Europe 1. "L’Etat nous serre la vis. Les petites communes touchent 62 euros par an et par habitant de dotation, alors qu’une ville touche 124 euros. Moi, je demande : est-ce qu’un habitant des villes vaut plus qu’un habitant des champs ?"
" Est-ce qu’un habitant des villes vaut plus qu’un habitant des champs ? "
Une montée des extrêmes. Il a bien lu les programmes, mais très peu de candidats le convainquent, certains l'inquiètent comme Emmanuel Macron, qui propose de supprimer la taxe d'habitation. "Ça va nous mettre un peu plus sous perfusion de l’Etat, et ça c’est très dangereux pour l’avenir de notre commune", pointe l’élu. "C’est pour cela que l’on voit monter les extrêmes dans nos campagne, extrême-gauche, extrême-droite. Il faut que les candidats prennent cela en considération pour redonner de l’espoir aux vingt millions de Français qui ont fait le choix de vivre à la campagne".
Un sentiment de ras le bol qu'il partage avec d'autres maires ruraux. Tous sont catégoriques : si la situation ne s'arrange pas, ils ne se représenteront pas aux prochaines élections municipales.