La volonté des députés Insoumis de supprimer le drapeau européen de l'hémicycle pour le remplacer par celui de l'ONU provoque une polémique, le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) se demandant notamment où "ils sont allés chercher cette histoire".
Les drapeaux français et de l'ONU seuls autorisés dans l'hémicycle ? Les 17 députés du groupe présidé par Jean-Luc Mélenchon ont déposé un amendement à une proposition de résolution visant à "clarifier" les droits de l'opposition à l'Assemblée, après l'imbroglio sur des postes clefs début juillet. Il prévoit que "seuls peuvent être présents dans l'hémicycle le drapeau tricolore (...) et le drapeau de l'Organisation des Nations unies", au motif notamment que "la France n'est pleinement en phase avec son projet politique historique d'indépendantisme et de promotion de la paix que si elle dépasse tout ancrage régional et zonal".
"Un symbole de paix durable". Dès son arrivée à l'Assemblée en juin, Jean-Luc Mélenchon s'était agacé de la présence du drapeau bleu et étoilé dans l'hémicycle. François de Rugy (LREM) avait répondu lors de son élection à la présidence en défendant un "symbole d'une paix durable" qui a "toute sa place".
"Je ne sais pas où est-ce qu'ils sont allés chercher cette histoire du drapeau français et de l'ONU", a encore déclaré mercredi le président de l'Assemblée. "Est-ce que vous avez vu au fronton des mairies le drapeau de l'ONU ? Personne ne l'a jamais vu nulle part", a-t-il lancé sur LCP. "Un de mes prédécesseurs a souhaité qu'il y ait les deux drapeaux (...) j'entends bien que nous continuions ainsi", a ajouté François de Rugy.
Soutien de cet amendement du côté du FN. Le député FN Louis Aliot a donné "raison" mercredi aux Insoumis. "Nous sommes dans l'Assemblée nationale française, c'est normal qu'il n'y ait que le drapeau français. Je pense que l'on soutiendra cet amendement oui (...). On n'en a pas discuté", a déclaré sur LCI l'élu des Pyrénées-Orientales.
Les députés de la commission des Lois ont commencé à étudier mercredi matin la proposition de résolution pour modifier le règlement. D'emblée, la présidente LREM Yaël Braun-Pivet n'a pas jugé souhaitable d'en "élargir" la portée.