Chose promise, chose due, chose faite. Les députés Les Républicains ont déposé, jeudi à 17h50, leur motion de censure contre le gouvernement. À la suite de l'affaire Benalla, les élus de droite souhaitent en effet que l'exécutif "s'explique" devant la représentation nationale.
Choix de calendrier. Ce choix de calendrier ne doit rien au hasard. Au départ, les députés souhaitaient déposer la motion le vendredi afin que les débats se tiennent en début de semaine prochaine. Souhaitable, dans la mesure où de nombreux parlementaires ne sont pas présents à l'Assemblée avant le week-end, puisqu'ils retournent dans leur circonscription. Finalement, s'ils ont opté pour le jeudi soir, c'est qu'une conférence des présidents se tient à 20 heures. Elle permettra de caler l'agenda de la semaine prochaine, dont la date d'examen de la motion.
Des justifications de l'exécutif. Dès mardi, Christian Jacob, chef de file des députés LR, avait justifié le dépôt de cette motion de censure par la nécessité, pour l'exécutif, de se justifier sur l'affaire Benalla. "Le gouvernement a failli en ne donnant pas droit aux demandes réitérées de s'exprimer sur cette affaire et il ne peut pas y avoir de fonctionnaires qui n'agissent pas sous l'autorité du gouvernement", avait-il insisté.
"Indispensable que le gouvernement réponde". Dans le texte de la motion, les signataires répètent leurs griefs contre un exécutif qui a jusqu'ici refusé de leur répondre. "Il est indispensable que le gouvernement répondre", écrivent-ils, fustigeant également la tenue des débats en commission d'enquête de l'Assemblée qui, selon eux, "accrédite l'idée que la majorité ne souhaite pas faire toute la transparence sur cette affaire". "L'affaire Benalla, qui a mis en lumière une confusion des pouvoirs à la tête de l'exécutif, une forme de subordination du gouvernement face à la présidence de la République et une incapacité de ce même gouvernement à exercer ses responsabilités et pouvoirs institutionnels justifie le dépôt de la présente motion de censure."
Il ne faut néanmoins pas s'attendre à ce que cette motion soit adoptée, au vu de la très large majorité LREM à l'Assemblée.