Les deux enquêtes visant les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017 et les assistants d'eurodéputés de la France insoumise (LFI) ont été confiées à des juges d'instruction par le parquet de Paris, selon un communiqué publié vendredi. Le chef de file de la France insoumise s'est félicité de sortir des "griffes de l'arbitraire".
Les avocats de LFI avaient réclamé le 25 octobre le dessaisissement du parquet de Paris au profit d'un juge d'instruction pour poursuivre ces enquêtes, critiquant l'action du parquet après des perquisitions houleuses menées notamment au siège de LFI, chez Jean-Luc Mélenchon et au domicile de collaborateurs parlementaires. Deux informations judiciaires ont ainsi été ouvertes contre X. Dans son communiqué, le parquet explique avoir pris cette décision "au vu des éléments d'ores et déjà rassemblés et de la complexité des investigations qui restent à réaliser".
"Abus de confiance et recel d'abus de confiance". La première, relative au financement de la campagne, l'a été principalement pour "escroquerie et tentatives d'escroquerie au préjudice d'une personne publique ou d'un organisme chargé d'une mission de service public pour l'obtention d'un paiement ou d'un avantage indu". Les chefs d'"abus de confiance et recel d'abus de confiance", d'"opération illicite de prêt de main d'oeuvre exclusif dans un but lucratif et exécution d'un travail dissimulé par dissimulation de salarié commis à l'égard de plusieurs personnes" ainsi que de "tenue non conforme par un candidat de son compte de campagne" sont aussi visés.
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Une enquête préliminaire ouverte en 2017. La seconde information judiciaire, concernant les assistants de députés européens, a notamment été ouverte pour "détournement de fonds publics", mais aussi "blanchiment de tous crimes ou délits par dissimulation de l'origine ou du bénéficiaire effectif d'une somme d'argent".
Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire sur les assistants d'eurodéputés en 2017 à la suite de signalements de l'eurodéputée frontiste Sophie Montel. Puis il en avait lancé une deuxième sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon en avril 2018 après deux signalements à la justice, l'un du président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), l'autre de la cellule française de renseignement financier Tracfin.