Le président François Hollande a affirmé lundi à Bagdad que les djihadistes français combattant en Irak et en Syrie seraient arrêtés à leur retour en France et que les enfants "embrigadés" seraient accompagnés par un programme de déradicalisation. "Il faut faire en sorte que ces individus puissent être mis hors d'état de nuire, appréhendés s'ils reviennent et ensuite que nous puissions engager la déradicalisation, notamment pour les enfants", a déclaré le chef de l'État à l'issue d'un entretien avec le président irakien Fouad Massoum.
700 Français en Irak et en Syrie. Ces combattants venus en nombre d'Europe, notamment de France, "se sont livrés à des exactions, ont amené leur famille, parfois de très jeunes enfants", a relevé François Hollande. Environ 700 Français se trouvent actuellement en Irak et en Syrie aux côtés du groupe djihadiste État islamique (EI), notamment à Mossoul, que les forces irakiennes essaient de reconquérir, et à Raqqa, en Syrie, selon les autorités françaises. "Si ces combattants étrangers, en l'occurrence français, sont pris par les autorités irakiennes, ils relèvent des autorités irakiennes et seront soumis à la justice (irakienne)", a-t-il souligné.
400 enfants. À ce jour, le renseignement estime à 400 le nombre d'enfants de parents français ou partis de France se trouvant actuellement en Irak et en Syrie, dont au moins 19 identifiés comme combattants. Les services antiterroristes redoutent que ces enfants, très exposés à la violence, deviennent de "véritables bombes à retardement" à leur retour en Europe, selon les mots du procureur français François Molins.
Sur le front anti-EI avec les Kurdes
Le président français s'est également rendu lundi sur une fortification des peshmergas (combattants kurdes) dans le nord de l'Irak, à environ 15 km des positions du groupe État islamique, retranché à Mossoul. Posté sur un mont dans un paysage désertique, François Hollande a observé à la jumelle la ligne de front de la bataille de Mossoul, noyée dans la brume. "On ne voit pas Mossoul", a commenté le président presque déçu, accompagné du président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani et du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. "C'est la poussière de la bataille", lui a rétorqué Massoud Barzani.