Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon à l'heure du choix

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Mélanie Nunes, édité par R.Da. , modifié à

L'attitude du candidat de la France insoumise, qui se tourne vers ses électeurs avant de donner une consigne de vote face à Marine Le Pen, a soulevé de nombreuses critiques.

Il s’en remet à ses militants. Avec ses 19,6 %, Jean-Luc Mélenchon n'a pas donné de consigne de vote. Les 450.000 électeurs enregistrés sur la plateforme de La France insoumise sont appelés à se prononcer sur Internet sur l'attitude à adopter au second tour.

Pas d'option Marine Le Pen. Trois choix s’offrent aux milliers d’Insoumis : un vote pour Emmanuel Macron, le vote blanc ou l’abstention. Aucune possibilité, en revanche, d’opter pour Marine Le Pen. Pour Alexis Corbière, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, l’électorat de la France insoumise est fondamentalement incompatible avec celui du Front national. "On ne met pas, évidemment, sur un même plan l’extrême-droite et monsieur Macron. Nous avons toujours été en première ligne pour lutter contre le FN", explique-t-il.

Du côté des militants, il est difficile de trancher, et la plupart, refusant le vote utile, semblent vouloir s’orienter vers un vote blanc. "On nous a suffisamment fait miroiter ce barrage contre le FN. Là, ça suffit. Maintenant, on est droit dans nos bottes !", explique Tatiana, une insoumise.

Un choix cornélien. D’autres veulent essayer de prendre du recul. Ainsi François, encore sous le coup de la défaite, souhaite "stratégiquement et tactiquement affaiblir le Front national pour essayer de réduire son existence". Mais il nuance aussitôt : "De la même manière, cela donnerait une légitimité à Emmanuel Macron qui, pour moi, n’en n’a aucune". Ce Toulousain, qui a suivi les deux campagnes présidentielles de Jean-Luc Mélenchon, parle de "résignation". Il attendra le dernier jour de la consultation, vendredi, pour exprimer sa voix.