L'exécutif va proposer le retour à un mode de scrutin par liste nationale aux élections européennes de 2019, abandonnant le système des circonscriptions multirégionales jugé illisible. En 2014, il y avait huit listes dans huit régions, il n’y aurait plus qu’une seule désormais. Ce projet ne trouve qu’un opposant : le parti Les Républicains. Car qui dit une seule liste, dit une seule tête d’affiche nationale, c'est à dire un homme ou une femme chargée de porter toute la campagne des européennes, et qui se retrouvera du soir au matin sous les projecteurs pendant six mois. De quoi susciter quelques vocations.
Quelle vision de l'Europe ? En interne, la bataille féroce, et d’autant plus que chez LR, il n’y a jamais eu une seule ligne sur l’Europe. Lors du précèdent scrutin, avec huit régions et huit têtes de liste, chacun pouvait faire entendre sa petite musique plus ou moins europhile. Cette fois, il va falloir trancher et fixer un cap.
Une opposition asphyxiée. "La droite va devoir se distinguer à fond de Macron, et ça ne plaira pas à tout le monde. Certains nous rejoindront à ce moment-là", prédit un député de la majorité. Le député LR Daniel Fasquelle reconnaît lui que ce sera difficile de se positionner : "On va avoir un espèce de référendum où ce sera : 'vous êtes pour l'Europe, votez monsieur Macron, vous êtes contre l'Europe, votez madame Le Pen ou monsieur Mélenchon'. Il y a peut-être là un calcul de la part de monsieur Macron pour essayer de déstabiliser l'opposition républicaine", pointe l'élu du pas-de-Calais.
Laurent Wauquiez a déjà prévenu : il ne sera pas lui la tête de liste s’il est élu patron du parti le mois prochain. Mais ce sera bien son premier grand test électoral.