Son sens du compromis et de la négociation pourrait servir d'exemple à tous les candidats de gauche aux régionales. Karima Delli, tête de la liste Climat et Emploi dans les Hauts-de-France, a réussi à unir l'ensemble des forces de gauche derrière sa candidature. Un cas unique dans la campagne. Créditée de 20% des suffrages, selon un sondage Ifop pour LCI et Le Figaro publié le 8 juin, elle se hisse ainsi à la troisième position, loin devant les 10% de la liste LREM, qui bénéficie pourtant du renfort de plusieurs ministres. Le président sortant Xavier Bertrand (ex-LR) continue toutefois de faire la course en tête avec 34% des intentions de vote, juste devant le RN Sébastien Chenu, estimé à 32%, toujours selon la même enquête.
"Les sondages ne font pas l'élection, je suis bien placée depuis très longtemps pour les faire mentir", assure Karima Delli mercredi, au micro d'Europe Matin. "Ce rassemblement est unique en France : les écologistes et toute la gauche. Notre but est de changer la vie des gens en mieux, nous n'avons pas d'autres obsessions, pas d'ambitions personnelles", assure la candidate. "Cette liste n'est pas une liste de logos, mais une liste avec un projet, un cap pour le climat et l'emploi, et qui est prête à gouverner !"
"Dans les Hauts-de-France, tous nos indicateurs sont au rouge"
Elle estime que le bilan de Xavier Bertrand sur les questions de santé et d'environnement doit permettre à la gauche de s'imposer sur ces thématiques. "Dans les Hauts-de-France, tous nos indicateurs sont au rouge", pointe l'eurodéputée. "Nous sommes les derniers de la classe, Xavier Bertrand mérite un bonnet d'âne", tacle-t-elle.
Elle dénonce notamment une espérance de vie en dessous de la moyenne nationale et un territoire extrêmement pollué. "C'est la faute de Monsieur Bertrand, qui a laissé la feuille de route de l'environnement à un chasseur. C'est du clientélisme pathétique alors que face au dérèglement climatique, nous n'avons que quelques années pour agir", déplore-t-elle. Karima Delli souhaite notamment augmenter la production de bio dans la région. "C'est bon pour nos enfants et pour l'emploi, puisque si on convertit (les productions), c'est 30.000 emplois directs et 15.000 emplois indirects", argue-t-elle.