«Choc des savoirs» : la ministre de l'Éducation nationale réfléchit à annuler certaines mesures

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Louise Sallé avec AFP // Crédit photo : Virginie Haffner / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à

Anne Genetet a évoqué lundi avec les syndicats la possibilité de ne pas étendre les "groupes de besoins" en 4e et 3e l'an prochain comme prévu initialement, mais plutôt de mettre en place une approche plus "globale" de soutien aux élèves. La ministre de l'Éducation nationale annoncera sa décision finale à la rentrée des vacances scolaires.

Le "choc des savoirs" de Gabriel Attal prend une autre tournure. La ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, a rencontré les syndicats enseignants pour échanger sur les évolutions de la rentrée 2025 avant des annonces prévues début novembre. La ministre a indiqué que les "groupes de besoins", mis en place cette année en français et mathématiques en 6e et 5e, seraient "maintenus l'an prochain" pour ces classes, a indiqué le ministère.

Élever le niveau des élèves

En revanche, alors que les mesures du "choc des savoirs" présentées en décembre dernier prévoyaient que ces groupes soient créés en 4e et 3e l'an prochain, la ministre "a mis sur la table deux scénarios" : soit de les "étendre aux 4e et 3e" à la rentrée 2025, soit de "développer une approche globale avec 'l'Ambition Lycées' comme fil directeur", a ajouté le ministère.

Cette option "dépasserait les simples groupes de besoin et s’appuierait sur plusieurs leviers", comme le renforcement de l’aide aux devoirs en 3e, une offre de soutien méthodologique ou la multiplication de "stages de réussite" pendant les vacances. Anne Genetet annoncera sa décision finale à la rentrée des vacances scolaires.

Des mises en place qui s’annoncent difficiles

"On voit que certains points centraux de ce choc des savoirs ne seront pas mis en œuvre une fois encore, non pas parce qu'ils étaient idiots dans le concept, mais parce qu'ils n'étaient pas pensés pour fonctionner concrètement et qu'en plus, de toute façon, on n'a ni les professeurs, ni les heures, ni les postes pour mettre ça en place", estime Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des collèges et lycées. La suppression des 4.000 postes d'enseignants prévus dans le budget 2025 réduit elle aussi les marges de manœuvre du ministère. 

"C'est extrêmement pénible parce qu'il y a des annonces qui sont faites pour finalement nous dire quelques mois après 'on va revenir dessus'. On aura perdu quelques mois et mis tous les personnels sous tension, ce n'est pas bon pour l'Éducation nationale", explique Sophie Vénétitay, secrétaire général du syndicat FSU. En ce qui concerne d'ailleurs les classes préparatoires de seconde pour les élèves qui n'ont pas eu le brevet et qui devaient être généralisées à la rentrée, elles ne verront sans doute pas le jour partout. Le ministère entend plutôt poursuivre l'expérimentation en cours et la réforme du brevet est elle aussi repoussée pour le moment.