"Des attaques impitoyables, partiales, 7 jour sur 7 et 24h/24", un "choc" auquel il promet de "résister". François Fillon tenait jeudi soir son premier meeting post-"Penelope Gate", à Poitiers, sur les terres de Jean-Pierre Raffarin. Et le vainqueur de la primaire de la droite a eu l'occasion, après plus de deux semaines de révélations sur les emplois présumés fictifs de sa femme et de ses enfants, de se défendre une nouvelle fois. Devant une salle du Futuroscope pleine à craquer - 2.000 militants venus de 200 kilomètres à la ronde -, acquise à sa cause, celui qui se voit toujours à l'Élysée au mois de mai a fait montre de sa détermination.
Droit dans ses bottes. "On veut nous chasser de l'élection présidentielle", a-t-il ainsi asséné. "Avec ce tourbillon d'attaques, on veut détourner notre attention du vrai scandale : le quinquennat de François Hollande." Critiquant vertement tous ses adversaires, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen en passant par Emmanuel Macron, François Fillon a aussi pilonné une presse à "90%" contre lui. Avant d'appeler ses électeurs à se mobiliser.
"Je veux Fillon comme président". Et ce discours droit dans ses bottes plaît aux plus de trente ans. "Je veux Fillon comme président", martèle ainsi une militante. "C'est un homme qu'on veut abattre et on ne l'abattra pas, car nous sommes là." Un autre fidèle de l'ancien Premier ministre l'assure, "ça va passer". "C'était une passade et là c'est bon, il repart en campagne, on repart tous en campagne, on est mobilisés." François Fillon a, de fait, prévu de multiplier les déplacements dans les prochains jours. Dans l'Aube mardi, dans l'Essonne mercredi et à Poitiers jeudi, il s'apprête à partir pour la Réunion.
"C'est un coup dur". Reste que le candidat semble fragilisé. En coulisses, de nombreux élus confient leur "désarroi". Et chez la jeune garde des militants, on doute parfois sérieusement des chances de son champion. "J'y croyais jusqu'à l'affaire Penelope", souffle un jeune homme. Et maintenant ? "Il y a d'énormes doutes, cela risque d'être très, très juste." "On se pose des questions, c'est un coup dur", admet un autre. Un troisième croit savoir que "des personnes qui étaient pour Fillon ont maintenant changé un peu de côté. Malheureusement, ça reste très compliqué".
Pas de plan B. Compliqué car les sondages témoignent des dégâts dans l'opinion publique. François Fillon est désormais crédité de 17 à 20 % des intentions de vote, derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Mais le vainqueur de la primaire a un (gros) avantage pour lui : son camp n'a pas de plan B. La droite est contrainte et forcée de faire bloc derrière celui qui représente, bon gré mal gré, ses meilleures chances de victoire.