Candidat aux élections régionales en Normandie, l’eurodéputé du Rassemblement national Nicolas Bay fait l’objet d’une enquête pour des faits supposés de provocation à la haine raciale, après le tournage d’une vidéo e à Guichainville, dans l’Eure. Ce proche de Marine Le Pen y dénonce la construction d’une mosquée. Les élus du groupe d’opposition de gauche au conseil municipal d’Évreux ont adressé un courrier de signalement au procureur, faisant état des appels "à la violence contre les musulmans" qui ont fleuri dans les commentaires postés sous cette vidéo, elle-même publiée sur Facebook le 5 mai.
"Il est très inquiétant que l’on n’ait pas le droit de dénoncer la construction d’une mosquée monumentale de 5.000m² avec école coranique, avec des minarets immenses, qui vient défigurer nos paysages normands. J’ai le droit de le dire, et je continuerai de le dire !", a martelé samedi, dans Europe Matin, Nicolas Bay. "Dans cette vidéo je dis que l’islam politique génère sur notre sol du communautarisme", se défend l'élu.
"Cela installe un islam politique"
"Il faut des salles de prière pour que les musulmans, comme toutes les religions, puissent honorer leur dieu", nuance Nicolas Bay, qui invoque le principe de laïcité. "Mais les mosquées avec minaret n’ont pas leur place dans notre pays, car cela installe un islam politique. Je pense que c’est automatique. Cela aboutit à ce qu’un certain nombre d’organisations de la mouvance islamiste, ou avec une approche communautariste, puissent continuer de se développer, et souvent avec la bienveillance des pouvoirs publics", veut dénoncer Nicolas Bay.
Il site notamment la polémique autour de la subvention accordée par la municipalité écologiste de Strasbourg à la construction d'une mosquée gérée par la Confédération islamique Milli Görüs, une organisation d’origine turque souvent présentée comme l'un des instruments des tentatives d'ingérence d'Ankara en France. "Il y a un islamo-clientélisme dans notre pays", estime encore Nicolas Bay.