Les représentants du collectif "gilets jaunes libres", qui ont appelé dimanche à une "sortie de crise", n'iront pas discuter à Matignon mardi, notamment pour "raisons de sécurité", ont annoncé lundi deux de ses membres à l'AFP. L'exécutif avait annoncé ce week-end un cycle de consultations lundi et mardi à Matignon avec les représentants des partis politiques et des "gilets jaunes" pour tenter de dénouer la crise née de la contestation de la hausse des taxes sur le carburant.
"Trop de menaces" de mort. "Aucun membre des gilets jaunes libres ne se rendra à Matignon demain (mardi)", a déclaré Benjamin Cauchy, membre occitan de la dizaine de gilets jaunes de ce collectif vu comme modéré qui avait publié une tribune dans Le Journal du dimanche. Une autre de ces signataires, la Bretonne Jacline Mouraud, a également indiqué qu'elle ne se rendrait pas à Matignon car elle a reçu "trop de menaces" après la parution de cette tribune.
Eviter la récupération politique. "Tous les signataires de la tribune du JDD ont reçu des menaces et intimidations qui ne garantissent pas leur sécurité. Certains gilets jaunes ont fait savoir qu'ils les empêcheraient d'y aller", a confirmé Benjamin Cauchy. Le collectif n'ira pas à Matignon pour une autre raison, liée à la position de l'exécutif, a-t-il ajouté. "Depuis hier (dimanche), de nombreux députés LREM font le tour des médias pour dire que le gouvernement ne changera pas de cap. Et nous n'avons pas envie d'être des marionnettes d'une communication politique", a-t-il expliqué.
Pourtant, peu avant cette annonce, Christophe Chalençon, porte-parole des "gilets jaunes libres" dans le Vaucluse, avait affirmé sur Europe 1 qu'il se rendrait bien mardi à Matignon pour rencontrer le Premier ministre, auquel il entendait apporter une lettre de licenciement un peu particulière… "Le peuple de France va lui amener sa lettre de licenciement", avait-il tonné au micro de Matthieu Belliard. Estimant que le gouvernement "n'est pas capable de gérer cette situation", il a appelé à un "gouvernement de transition", et bien qu’il ait lui aussi reçu des menaces de mort, il affirmait vouloir "aller au bout des choses".