Le patron des Républicains a fixé des objectifs aux fédérations locales. Il veut atteindre les 300.000 adhérents en décembre.
500.000 adhérents d'ici à 2017. C'est l'objectif (très) ambitieux qu'a fixé Nicolas Sarkozy au parti qu'il préside, Les Républicains, dont il veut faire une armée en ordre de marche pour la présidentielle. L'ancien chef de l'Etat veut donner un coup d'accélérateur dès cette année. "Nous voulons terminer l'année autour de 300.000 adhérents", a-t-il martelé le 13 juin devant les nouveaux militants. Un moyen de recruter des électeurs en vue de la primaire de 2016, mais aussi de renflouer les comptes d'un parti dont la situation financière reste délicate.
Des contrats d'objectifs. La route est encore longue. Au siège de la rue de Vaugirard, on revendique 142.000 adhérents à jour de cotisation. Il s'agit donc de doubler ce chiffre. Pour y parvenir, la direction du parti a mis en place des contrats d'objectifs avec les fédérations. Des seuils à atteindre ont été fixés, circonscription par circonscription. C'est Geoffroy Didier, conseiller régional d'Ile-de-France, qui est chargé de coordonner cette tâche.
La carotte… Pour encourager ses troupes à accélérer les "embauches", Nicolas Sarkozy compte manier savamment la carotte et le bâton. D'abord, l'ancien locataire de l'Elysée souhaite récompenser les fédérations départementales qui engrangent le plus d'adhésions. Un système de bonus financier est prévu. "Leur attribution sera certainement mise en place en janvier, dès que les adhésions 2015 seront enregistrées", précise-t-on au siège. Le principe envisagé est simple : si une fédération dépasse ses objectifs, elle pourra conserver les cotisations des adhérents supplémentaires.
Les cadeaux ne seront pas uniquement financiers : Nicolas Sarkozy tient à valoriser les cadres qui recrutent le plus. "Il reçoit régulièrement les plus stakhanovistes", souligne un hiérarque du parti avec un brin d'ironie.
… et le bâton. Autre ressort psychologique : Nicolas Sarkozy a fait savoir en interne qu'il n'hésiterait pas à remercier ceux qui ne rempliront pas leurs objectifs d'adhésions. "Il a dit qu'ils seraient dégagés", raconte un cadre. Dans la ligne de mire : les secrétaires départementaux, qui sont directement nommés par "Paris".
Parmi les cadres locaux, on n'est pas certain de tenir les objectifs. "300.000, ça me semble un peu ambitieux", juge Gatien Meunier, secrétaire départemental de la fédération de Loire-Atlantique. "Mais je suis résolument optimiste. Et même si nous bloquons à 250.000, nous resterons le premier parti de France".
Un pic à chaque échéance électorale. "C'est assez ambitieux, mais deux évènements importants vont doper les adhésions", veut croire Philippe Goujon, député-maire du 15e arrondissement de Paris, qui préside la fédération LR de la capitale. "D'abord les régionales de décembre, puisqu'on constate un pic à chaque échéance électorale, et surtout les élections internes de janvier". Les adhérents des Républicains seront en effet appelés à renouveler les responsables locaux, et notamment les présidents des fédérations. Les nouveaux statuts prévoient désormais leur élection directe par les militants. Des campagnes internes sont donc à prévoir au niveau local, avec leur lot d'adhésions supplémentaires à la clé.
Il n'empêche : les cadres locaux vont devoir cravacher. Certains organisent même des défis pour stimuler leurs troupes. "Chez nous, la personne qui fait le plus de cartes passera une journée à Paris pour visiter l'Assemblée nationale", explique Arnaud Julien, secrétaire départemental dans l'Hérault, qui reprend à son compte un slogan autrefois cher à Nicolas Sarkozy : "travailler plus pour gagner plus". Le compte à rebours est lancé.