Avancer la primaire de la droite et du centre de six mois ? C'est l'idée que suggérait le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, la semaine dernière. Une idée portée aujourd'hui par le camp Sarkozy après les résultats des élections régionales. Initialement prévue en novembre 2016, ils sont plusieurs à vouloir l'avancer. Cela permettrait à Nicolas Sarkozy de se positionner en candidat naturel de son camp tout en évitant les dissensions internes avec cette crainte ultime : ne pas être présent au second tour de la présidentielle en 2017.
Plus le droit à l'erreur. Dans une lettre écrite par Eric Ciotti et envoyée aux députés dans la nuit de lundi à mardi par les Amis de Nicolas Sarkozy, le député des Alpes-Maritimes explique que le vote "exigeant" pour Les Républicains résonne "comme un message d'alerte". "Nous n'avons plus le droit à l'erreur. La certitude de notre présence au second tour de l'élection présidentielle se trouve fragilisée", justifie ainsi Eric Ciotti. Le camp Sarkozy se dit désormais "convaincu" que l'organisation de la primaire doit être accélérée et veut avancer le scrutin à juin 2016.
Faire de Sarkozy le candidat naturel de son camp. Pourquoi cette hâte ? Eric Ciotti l'explique par "les risques majeurs de division d'une campagne interne qui s'éterniserait". L'idée est surtout qu'en accélérant la primaire, le candidat Sarkozy devienne le candidat naturel de son camp. Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire, les trois rivaux du chef du parti y sont donc naturellement opposés. Lundi, le député de Seine-et-Marne Jean-François Copé, a même appelé son ancien ami Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée, pour lui dire que cette initiative était un coup de poignard.
Avancer le scrutin serait de toute manière très compliqué. Il faudrait l'organiser en à peine deux mois et politiquement il faudrait une majorité du bureau politique des Les Républicains. C'est donc loin d'être gagné.