C'est un rendez-vous traditionnel qui, cette semaine, aura probablement un goût un peu particulier. François Hollande et Manuel Valls se retrouvent en effet mercredi matin en tête à tête, avant le Conseil des ministres. L'ambiance devrait être glaciale, alors que le chef du gouvernement n'a cessé, ces derniers jours, de se poser en recours si le président devait renoncer à être candidat à la primaire de la gauche. Un Manuel Valls qui a également dit éprouver de la colère après la parution du dernier livre de confessions de François Hollande, .
"On a connu des moments plus heureux". Certes, la pression est un peu retombée depuis la parution d'Un président ne devrait pas dire ça, l'ouvrage qui a mis le feu aux poudres. Depuis que Manuel Valls est revenu d'Afrique, les deux hommes se sont parlés au téléphone. Mais les mots du Premier ministre ont fortement déplu au président. Sur un plan personnel, d'abord. "On a connu des moments plus heureux", lâche l'un de ses amis. Politiquement aussi, la tension est forte. L'Élysée considère en effet que Manuel Valls est allé aussi loin qu'il le pouvait avant de franchir la ligne jaune. Ce que l'entourage du chef du gouvernement ne conteste pas, et assume même totalement.
Rupture de confiance. En réalité, le Premier ministre est exaspéré à l'idée qu'il ait pu avoir des conversations téléphoniques avec François Hollande en se croyant seul alors que, peut-être, deux journalistes étaient présents et que le dictaphone tournait à plein régime. Rien de tel n'est relaté dans le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, mais l'hypothèse seule hante le locataire de Matignon. Pour lui, il s'agit d'une rupture de confiance. Certes, Manuel Valls respectera bien le principe de préséance institutionnelle : c'est le président qui décidera s'il est candidat ou non à la primaire. Le Premier ministre n'ira pas à la rupture, ne démissionnera pas. Mais, du fait de cette confiance entamée, il continuera, dans les semaines qui viennent, à marquer sa différence.