L'ancien ministre Stéphane Le Foll a jugé mercredi que les "sacrifices" financiers demandés par le gouvernement actuel ne pouvaient plus être mis sur le compte du quinquennat de François Hollande, qui a vivement mis en garde son successeur mardi.
Il y a "d'autres raisons" aux sacrifices financiers. "On s'aperçoit que la croissance et la reprise sont là. La France va mieux", a salué le député socialiste sur BFMTV et RMC. "J'avais dénoncé dès le mois de juillet la manière dont étaient présentées les questions budgétaires en disant 'c'est la faute du gouvernement précédent'", a-t-il dénoncé, déclarant vouloir "rétablir des vérités et être objectif".
"Dire 'on est obligé de faire des sacrifices parce qu'il y a une situation qui est complètement dégradée', ne tient plus. S'il y a des sacrifices qui sont demandés, c'est parce qu'il y a d'autres raisons, politiques", a lancé l'ancien porte-parole du gouvernement sous François Hollande à l'adresse de l'exécutif.
Ne pas demander de sacrifices "qui ne sont pas utiles". L'ancien président a, lui, fermement mis en garde Emmanuel Macron depuis Angoulême mardi après-midi, l'exhortant à ne pas "demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles" et à ne pas "flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait".
Avec "la loi El Khomri, il y avait la négociation au sein de l'entreprise d'un certain nombre de choses, pas de tout. Et puis il y avait d'autres points très importants, la pénibilité, le compte personnel d'activité", a défendu Stéphane Le Foll, dénonçant ceux qui "crachent dans la soupe", citant en exemple le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner et le président du groupe la République en marche au Sénat François Patriat, issus du PS.
Les résultats d'un politique de longue haleine. Pour Olivier Faure, chef de file des députés socialistes interrogé sur franceinfo, "François Hollande dit son fait à un président en exercice et rappelle que les résultats qui sont aujourd'hui prometteurs ne sont pas simplement liés au hasard, mais à une action qu'il a conduite pendant cinq ans, et il n'est pas illégitime de sa part de le revendiquer à un moment ou d'autres cherchent à se créditer de résultats qui ne sont pas les leurs". Il a toutefois estimé que "la réhabilitation du bilan d'une part, (et) "la critique du bilan actuel du président ne suffiront pas à (la) renaissance" du Parti socialiste.