Ils étaient entre 69.000, selon la police, et 150.000, selon les organisateurs, à défiler jeudi 17 mars. Les lycéens et les étudiants, toujours mobilisés contre le projet de loi El Khomri, ne comptent pas s'arrêter là. Les organisations de la jeunesse contestataires, notamment l'Unef, ont d'ores et déjà appelé à battre de nouveau le pavé le 24 puis le 31 mars, aux côtés de sept syndicats de salariés, dont la CGT. Mais cela ne devrait pas suffire pour faire plier l'exécutif.
Un gouvernement "attentif"... De fait, le gouvernement a observé la mobilisation de jeudi sereinement. En fin de journée, Manuel Valls a livré sa lecture des événements, et elle est sans appel. Aux yeux du Premier ministre, "il n'y a aucune raison de demander le retrait" de ce texte. Bien entendu, l'exécutif s'est gardé de prendre la grogne à la légère. "Je suis très attentif aux attentes, aux aspirations, aux exigences, aux colères, aux angoisses de la jeunesse", a assuré Manuel Valls. En déplacement à Bruxelles, François Hollande a assuré de son côté qu'il y avait "toujours une écoute, une attention et le souci de faire comprendre ce qui est engagé". Pas question de négliger les manifestations, sous peine de faire enrager les plus motivés et, peut-être, de gonfler les futures mobilisations.
...mais pas prêt à bouger. Mais en réalité, il n'est plus question, pour l'exécutif, de toucher une virgule du projet de loi El Khomri. Les concessions déjà apportées sur le temps de travail des apprentis, le plafonnement des indemnités prud'homales ou encore la primeur des accords de branche sont jugées suffisantes par le gouvernement. Elles ont emporté l'adhésion de la CFDT et calmé l'émoi du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Pour que l'exécutif bouge de nouveau, il faudrait une marée humaine dans la rue. Or, on en est encore loin.
Début du travail parlementaire. En outre, le gouvernement s'attend à de nouvelles évolutions du texte lorsque le travail parlementaire aura débuté, après la présentation du projet de loi en conseil des ministres le 24 mars. Les élus socialistes, suivant les recommandations des syndicats réformistes CFDT, CFTC et Unsa, ont d'ores et déjà émis certains souhaits, notamment celui de préciser davantage les conditions des licenciements économiques.