Le député PS Luc Carvounas s'est étonné vendredi de la "drôle de coïncidence" qui a conduit mardi aux perquisitions visant La France insoumise le jour du remaniement gouvernemental, tandis que son ancien camarade Emmanuel Maurel a dénoncé une "opération politique". "C'est une drôle de coïncidence que de voir, le jour d'un remaniement très poussif au bout de quinze jours, des perquisitions à quinze endroits qui font beaucoup de bruit, et qui, du coup, ont fait en sorte que vous n'ayez pas du tout parlé, quasiment, les médias, d'un remaniement extrêmement raté", a déclaré Luc Carvounas sur Public Sénat. "Les calendriers sont assez étranges", a ajouté le député PS.
Interrogé sur une possible intervention de l'Élysée, Luc Carvounas a répondu : "Est-ce qu'il y a un doute à avoir sur les fonctionnaires de police ou les magistrats ? Non, ils répondent aux ordres. Est-ce qu'il y a des interrogations que je me pose aujourd'hui vis-à-vis de ceux qui donnent des ordres ? Oui." Il a dit "comprendre l'émotion de Jean-Luc Mélenchon", se disant "extrêmement choqué par les images" de la perquisition à son domicile, mais "on ne peut pas cautionner" les images de la perquisition houleuse au siège de LFI où des dirigeants du mouvement, dont Jean-Luc Mélenchon, s'en prennent à des policiers.
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Une "opération politique", selon Maurel. "Je suis halluciné de voir que personne ne pointe le caractère disproportionné, inédit, de ce qui est une opération politique. Il n'y a que les hypocrites et les naïfs qui considèrent que ce n'est pas une opération politique", a dénoncé pour sa part Emmanuel Maurel, qui vient de quitter le PS et qui est annoncé sur la liste de La France insoumise pour les européennes. "La seule différence peut-être entre la 'Macronie' et l'État RPR, c'est qu'au moins avec Pasqua, il y avait un peu de malice", a-t-il accusé lors d'un point presse.
Une question de "proportionnalité" pour Bourlanges. Le député MoDem Jean-Louis Bourlanges a de son côté jugé sur Radio Classique le comportement du leader de LFI "inacceptable". Mais "sur le fond, je m'interroge vraiment sur ce qu'on appellerait en droit européen le principe de proportionnalité entre les moyens déployés par la justice et la police sur une affaire intéressante, mais qui n'a pas le caractère d'urgence qu'on lui prête", a-t-il dit. "Je ne pense pas que la proportionnalité soit au rendez-vous des méthodes de la justice aujourd'hui", a-t-il ajouté. "Le Premier ministre a eu raison de dire que ce ne peut pas être en aucune façon une manipulation gouvernementale (…) mais il y a quelque chose d'important : l'autonomie, l'indépendance des partis, la préservation des fichiers des partis, la préservation des correspondances."