L'hommage vibrant de Hollande à la "génération Bataclan"

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Margaux Baralon , modifié à
ATTENTATS - Dans un discours oscillant entre émotion et fermeté, le chef de l’Etat a salué des victimes devenues "le visage de la France", vendredi, lors de la cérémonie d'hommage aux Invalides.

Ses premiers mots ont retenti dans un silence empreint de gravité, après la lecture de la liste des noms des victimes. Seul derrière son pupitre dans la cour des Invalides, François Hollande a livré vendredi, à 11h, un discours d'hommage vibrant aux victimes des attentats du 13 novembre. Cette intervention, il l'a personnellement écrite, de la première phrase au point final. A ces "130 vies arrachées, 130 destins fauchés, 130 rires que l'on n'entendra plus, 130 voix qui à jamais se sont tues", le chef de l'Etat a tenu à adresser sa "compassion".

"Confiance en la génération qui vient." A travers eux, c'est toute une génération que François Hollande a salué. Des jeunes, qui avaient pour la plupart moins de 35 ans, n'étaient qu'enfants lors de la chute du mur de Berlin et avaient déjà été frappés à distance par les attentats du 11 septembre 2001. "L’attaque du 13 novembre restera dans la mémoire de la jeunesse d’aujourd’hui comme une initiation terrible à la dureté du monde, mais aussi comme une invitation à l'affronter", a déclaré le président de la République. Si son discours a été marqué par une émotion certaine, il s'est voulu optimiste, affirmant sa "confiance" en "la génération qui vient". "Je sais qu'elle tiendra solidement le flambeau que nous lui transmettons, a-t-il martelé. Je suis sûr qu’elle aura le courage de prendre pleinement en main l’avenir."


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"Devenue le visage de la France." Cinquante ans après le discours qu'André Malraux avait donné pour la panthéonisation du résistant Jean Moulin, François Hollande a repris les termes du ministre de la Culture d'alors : "Malgré les larmes, cette génération est devenue aujourd'hui le visage de la France." Mettant l'accent sur l'ambition des victimes, dont il a égrené les métiers et les aspirations, il a rendu hommage à une classe d'âge "lucide et entreprenante". "Elle saura, j'en suis convaincu, faire preuve de grandeur. Elle vivra pleinement, au nom des morts que nous pleurons aujourd'hui."

Fermeté face à la haine et au fanatisme. Ce discours était loin de ceux que François Hollande avait pu prononcer immédiatement après les attentats, notamment devant le Congrès le 16 novembre, à tonalité plus guerrière. Ce qui n'a pas empêché le chef de l'Etat de réaffirmer sa fermeté face aux auteurs des attentats. "Nous connaissons l'ennemi : c’est la haine. L’ennemi, c’est le fanatisme. Cet ennemi, nous le vaincrons ensemble." Rappelant le rôle des militaires français, "engagés sur des opérations difficiles", mais aussi des policiers et des gendarmes, François Hollande en a également profité pour justifier la prorogation de l'état d'urgence. "Nous pouvons compter sur le Parlement pour adopter toutes les mesures qu’appelle la défense des intérêts du pays, dans un esprit de concordance nationale et dans le respect des libertés fondamentales."


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"Nous ne changerons pas." Enfin, François Hollande a rendu hommage à la France et à Paris, cette "ville qui vibre le jour et brille la nuit", martelant la nécessité de ne pas céder à la peur, en dépit de la menace. "Après avoir enterré les morts, il nous reviendra de réparer les vivants", a-t-il lancé, appelant à la solidarité et à la fraternité. "Je vous l’affirme ici : nous ne changerons pas. Nous serons unis, unis sur l’essentiel."

 

>>>Retrouvez le discours de François Hollande en intégralité


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