C'est un chantier qui fait débat. Celui de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin, qui doit permettre de relier les deux villes en moins de deux heures. Samedi, lors d'une manifestation contre ce projet qui a réuni entre 3.000 et 5.000 personnes près de Saint Rémy-de-Maurienne, en Savoie, des échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les forces de l'ordre.
Ce projet de ligne à grande vitesse, qui remonte à une trentaine d'années, a pour objectif de réduire la circulation sur les routes alpines, d'augmenter le fret ferroviaire et de créer une nouvelle liaison rapide avec l'Italie. Les opposants pointent du doigt le coût et les conséquences environnementales du chantier. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, le député de l'Essonne et président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, est revenu sur les tensions autour de cette ligne ferroviaire, qui représente selon lui "un chantier colossal, qui coute une fortune et mérite un débat".
"On pourrait avoir un débat serein sur le Lyon-Turin"
"Il faut remettre à plat ce dossier qui va coûter une fortune, alors que le tunnel actuel n'est pas utilisé à plein et que l'on est dans une situation où si on était un pays adulte, on débattrait sereinement des dizaines de milliards qui sont en jeu. Est-ce qu'il faut mettre ces milliards là-dedans alors qu'il n'y a pas de trafic et qu'il n'y en aura pas avant longtemps ?", questionne le député de l'Essonne. "On pourrait avoir un débat serein sur le Lyon-Turin. Est-ce que les 10 milliards, les 15 milliards qu'il y a là-dedans ne seraient pas mieux utilisés dans des investissements de proximité indispensables ?"
>> LIRE AUSSI - Ligne Lyon-Turin : les élus favorables au projet manifestent pour rappeler son importance
En tout, le coût de cette ligne à grande vitesse de 270 kilomètres de long - dont 57 kilomètres de tunnel - est estimé à plus de 26 milliards d'euros et est financé par l'Europe, l'Italie et la France. La moitié est payée par l'Union Européenne, et la France et l'Italie se partage le coût du reste du chantier.
Pour Nicolas Dupont-Aignan, l'absence de débat autour de ce chantier représente "une panne démocratique dans notre pays, que les Français ressentent. Nous sommes dans une démocratie bloquée, si on ne regarde pas avec un peu de recul et on ne réfléchit pas aux moyens de débloquer notre démocratie, comme le référendum d'initiative citoyenne ou avec une autre vision de l'Europe, on aura dans notre pays une explosion. Parce que pour trancher les problèmes, il n'y a que le vote", conclut-il au micro du Grand Rendez-vous.