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Romain David , modifié à
Invité d'Europe 1, le secrétaire d'État chargé du Numérique a estimé qu'en matière de harcèlement en ligne, l'affaire de la "Ligue du LOL" n'était que le "haut de l'iceberg".
INTERVIEW

L'affaire de la "Ligue du LOL" a ébranlé cette semaine les médias français. Une trentaine de membres d'un groupe Facebook, baptisé la "Ligue du LOL", constitué pour la plupart de journalistes ou de personnalités du monde de la communication, sont accusés de s'être livrés à du cyberharcèlement à la fin des années 2000. Depuis ces révélations par un article de Libération, les renvois et mises à pied se sont multipliés au sein des rédactions. "C'est le haut de l'iceberg", a réagi vendredi, au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1, Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'État chargé du Numérique. "Partout dans la société, ça existe", a-t-il déploré. "Ceux-là, on les a trouvés parce qu'ils avaient une influence énorme, donc on les a 'chopés', mais au bout de dix ans seulement… Et ils avaient abîmé la vie de plusieurs personnes", relève-t-il.

"Il y en a qui ont été mis à pied, certains ont été licenciés parce que, pénalement, on ne pourra pas les poursuivre à cause de la prescription. Sauf que leurs employeurs ont le droit de leur demander de partir s'ils ne partagent pas les valeurs de leur journal, du média pour lequel ils écrivent", a encore déclaré Mounir Mahjoubi. 

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Un plan d'action contre le harcèlement en ligne. D'où l'importance pour le secrétaire d'État d'obtenir des géants de l'Internet des garanties de suppression rapide des contenus tombant possiblement sous le coup de la justice, de même qu'une levée de l'anonymat de leurs auteurs. "Il faut créer des outils, même quand on a leur identité, pour pouvoir les poursuivre plus rapidement, et après ils nous faut des outils pour poursuivre ceux qui font ça de manière anonyme", explique-t-il, alors même que le gouvernement a dévoilé jeudi son plan contre le harcèlement en ligne. L'un des principaux objectifs de ce texte est de renforcer la responsabilité des plateformes de partage.

"Il faut que l'on amène des règles qui permettent de protéger les victimes, de retrouver les auteurs et de les condamner rapidement", poursuit Mounir Mahjoubi. "Il faut que les plateformes au milieu de tout ça, Twitter, Facebook, YouTube, Instagram, tous ceux qui sont les intermédiaires entre la victime et l'auteur, collaborent et participent à faire d'Internet un lieu de respect."

Le principal point de blocage est selon lui le délai que mettent les réseaux sociaux à répondre aux autorités dans le cadre d’une demande d’information sur un utilisateur. "Ce que l'on va changer dans le plan d'action, c'est que quand on demande à la plateforme de nous donner l'info, aujourd'hui, elle peut mettre jusqu'à plusieurs mois à nous dire qui est derrière le pseudo, [désormais], on va pouvoir leur demander de répondre en quelques heures", assure-t-il.